Survivre aux roadtrips |
Je vous raconte trois roadtrips que j'ai faits cet été 2016 : Atlin (BC), Skagway (AK), Dawson (YT)
Atlin- Colombie-Britannique
Mon premier roadtrip s'est fait à moto avec MEC et un groupe de bikers qu'il avait rencontré au hasard à une station-service au sud de la ville. Les membres étaient dans la cinquantaine avancée pour la plupart, mais j'ai été étonnée d'apprendre que le chef de la fratrie avait 92 ans ! Les plus âgés n'avaient pas froid aux yeux et s'équipaient de motos qu'on appelle Spiders, avec une roue de plus, pour un meilleur confort et plus d'équilibre. Pas d'excuse, c'était des vrais !
Chaque dimanche matin, le groupe se réunissait d'abord pour un déjeuner au restaurant de l'hôtel Yukon Inn. Après avoir bien mangé, tous prenaient la route vers une destination à quelques heures de Whitehorse. Au début, j'étais un peu gênée de m'inclure dans un groupe aussi divergeant de mes intérêts et de mon groupe d'âge. Pourtant, dès qu'elle me vit, Carole, une femme biker propriétaire d'un beau Spider jaune, me prit sous son aile et se fit un devoir de me défendre de l'univers macho qui régnait. On s'intéressait beaucoup à moi dans mon veston de cuir, moi qui voulais tant passer inaperçue !
Ce premier roadtrip s'est effectué au début de l'été, en mai, alors que le temps était encore un peu frais. Tous s'étaient entendus pour se rendre à Atlin, petite ville située au nord de la Colombie-Britannique. MEC m'avait invitée de bon coeur après avoir passé le week-end précédent avec eux, et il me promit que la ride ne serait pas trop longue. Je pourrais donc survivre sur le banc passager inconfortable de sa moto de ville. À cette époque, je voulais découvrir le maximum du Yukon et rencontrer des gens, alors j'acceptai son invitation. J'étais loin de me douter que cette expérience serait toute une aventure!
Au Québec, j'aimais faire de la moto avec MEC. C'est d'ailleurs un des aspects qui marque nos débuts en tant que couple, alors que nous nous étions connus vers la fin de l'automne et que les dernières journées de moto se faisaient sentir. La première fois que j'ai embarqué sur une moto, c'était celle de MEC. Il m'avait habillée de tout l'attirail de sécurité et m'avait même déniché un casque. Nous étions partis sur l'autoroute, puis il m'avait amenée sur le pont Victoria dont le sol est entièrement grillagé! Je voyais l'eau au travers et c'était super épeurant. Je vivais des émotions fortes et j'avais l'impression d'être comme dans un rêve. Je me souviens m'être dit si ce gars me fait vivre des aventures comme celle-là toute ma vie, je serais la plus heureuse du monde pour toujours.
Mon premier roadtrip s'est fait à moto avec MEC et un groupe de bikers qu'il avait rencontré au hasard à une station-service au sud de la ville. Les membres étaient dans la cinquantaine avancée pour la plupart, mais j'ai été étonnée d'apprendre que le chef de la fratrie avait 92 ans ! Les plus âgés n'avaient pas froid aux yeux et s'équipaient de motos qu'on appelle Spiders, avec une roue de plus, pour un meilleur confort et plus d'équilibre. Pas d'excuse, c'était des vrais !
Chaque dimanche matin, le groupe se réunissait d'abord pour un déjeuner au restaurant de l'hôtel Yukon Inn. Après avoir bien mangé, tous prenaient la route vers une destination à quelques heures de Whitehorse. Au début, j'étais un peu gênée de m'inclure dans un groupe aussi divergeant de mes intérêts et de mon groupe d'âge. Pourtant, dès qu'elle me vit, Carole, une femme biker propriétaire d'un beau Spider jaune, me prit sous son aile et se fit un devoir de me défendre de l'univers macho qui régnait. On s'intéressait beaucoup à moi dans mon veston de cuir, moi qui voulais tant passer inaperçue !
Ce premier roadtrip s'est effectué au début de l'été, en mai, alors que le temps était encore un peu frais. Tous s'étaient entendus pour se rendre à Atlin, petite ville située au nord de la Colombie-Britannique. MEC m'avait invitée de bon coeur après avoir passé le week-end précédent avec eux, et il me promit que la ride ne serait pas trop longue. Je pourrais donc survivre sur le banc passager inconfortable de sa moto de ville. À cette époque, je voulais découvrir le maximum du Yukon et rencontrer des gens, alors j'acceptai son invitation. J'étais loin de me douter que cette expérience serait toute une aventure!
Au Québec, j'aimais faire de la moto avec MEC. C'est d'ailleurs un des aspects qui marque nos débuts en tant que couple, alors que nous nous étions connus vers la fin de l'automne et que les dernières journées de moto se faisaient sentir. La première fois que j'ai embarqué sur une moto, c'était celle de MEC. Il m'avait habillée de tout l'attirail de sécurité et m'avait même déniché un casque. Nous étions partis sur l'autoroute, puis il m'avait amenée sur le pont Victoria dont le sol est entièrement grillagé! Je voyais l'eau au travers et c'était super épeurant. Je vivais des émotions fortes et j'avais l'impression d'être comme dans un rêve. Je me souviens m'être dit si ce gars me fait vivre des aventures comme celle-là toute ma vie, je serais la plus heureuse du monde pour toujours.
Rendus au Yukon, la romance était moins à fleur de peau et faire de la moto était devenu une activité comme une autre, plaisante, qu'on aimait recommencer et qui servait en plus de déplacement à moindre coût. Entamer notre premier roadtrip officiel au Yukon, à moto en plus, promettait d'être merveilleux.
Nous sommes partis peu après le déjeuner. Après peut-être trente minutes de route, nous avons eu droit à un changement de paysage drastique à la frontière du Yukon et de la Colombie-Britannique. Je ne me rappelais pas qu'il pouvait y avoir tant de feuillus dans un mètre carré! Moi qui m'étais habituée à ne voir que des conifères... Et l'eau d'un bleu émeraude brillant sous le soleil... les nuages à perte de vue et clairsemés par endroits, laissant entrevoir la pureté azur du ciel... C'était tout simplement sublime et même, indescriptible. Après la première heure, je commençais à avoir un peu mal aux fesses et je répartissais mon poids à droite, à gauche, puis à droite, puis à gauche... Heureusement que j'avais une certaine endurance, car ce siège était comme un bloc de ciment!
Arrivés à Atlin, j'ai pu voir les montagnes au sommet enneigé. Nous nous sommes arrêtés dans un petit restaurant et j'ai mangé ma première poutine! J'aime toujours l'expérience des poutines hors Québec... pas tant pour le goût, mais plutôt pour l'imagination dont font preuve les restaurateurs... La poutine d'Atlin était tout simplement horrible et j'ai fait semblant d'aimer lorsque la serveuse est venue me demander si c'était à la hauteur. Rien n'a d'égal la poutine du Québec, la vraie et l'unique!
Nous sommes partis peu après le déjeuner. Après peut-être trente minutes de route, nous avons eu droit à un changement de paysage drastique à la frontière du Yukon et de la Colombie-Britannique. Je ne me rappelais pas qu'il pouvait y avoir tant de feuillus dans un mètre carré! Moi qui m'étais habituée à ne voir que des conifères... Et l'eau d'un bleu émeraude brillant sous le soleil... les nuages à perte de vue et clairsemés par endroits, laissant entrevoir la pureté azur du ciel... C'était tout simplement sublime et même, indescriptible. Après la première heure, je commençais à avoir un peu mal aux fesses et je répartissais mon poids à droite, à gauche, puis à droite, puis à gauche... Heureusement que j'avais une certaine endurance, car ce siège était comme un bloc de ciment!
Arrivés à Atlin, j'ai pu voir les montagnes au sommet enneigé. Nous nous sommes arrêtés dans un petit restaurant et j'ai mangé ma première poutine! J'aime toujours l'expérience des poutines hors Québec... pas tant pour le goût, mais plutôt pour l'imagination dont font preuve les restaurateurs... La poutine d'Atlin était tout simplement horrible et j'ai fait semblant d'aimer lorsque la serveuse est venue me demander si c'était à la hauteur. Rien n'a d'égal la poutine du Québec, la vraie et l'unique!
Cette pause aida mon derrière à se remettre de la douleur des bosses. Et quand je parle de bosse, je parle d'une bosse sur la route en particulier, qui a bien failli tous nous tuer! Il y avait certaines routes accidentées, d'autres en gravier, en terre, en boue, et en construction aussi. Un panneau mal placé annonçait une bosse importante au loin, et deux motos à trois roues devant nous passèrent dans le trou, étant à moitié projetés tous bords tous côtés. Je donnai un coup dans les côtes à MEC pour qu'il remarque la bosse et il eut tout juste le temps de ralentir et de contourner l'immense trou dans l'asphalte qui nous aurait bien coûté une chute pas très drôle.
Sur la route du retour, le temps devenait gris et d'énormes nuages s'entassaient les uns sur les autres. Ho non... je la sentais venir celle-là! Un déluge s'en venait... J'avais mal aux fesses plus que jamais, j'avais peur d'être trempée jusqu'à l'os et je commençais à avoir froid, car le temps s'était refroidi de plusieurs degrés. Heureusement, la petite madame biker qui m'avait pris sous son aile à mon arrivée au restaurant, Carole, prit connaissance de mon inconfort et quand MEC s'arrêta sur le côté de la route, elle s'arrêta aussi, me fit monter sur son beau Spider jaune et je me sentis à l'abri. Le déluge commença dès que mes fesses se posèrent sur son banc. MEC n'aurait aucune chance sur sa moto de ville sans pare-brise, le pauvre. Pendant que mes mains se réchauffaient sur les barres auxquelles je m'accrochais fermement (elles étaient chauffées!), je tâchais de baisser un peu la tête pour éviter que l'eau m'éclabousse au visage. J'étais plus grande que la zone d'étanchéité du pare-brise, évidemment. Mais bon, je me sentais chanceuse, car MEC avançait tête première à 90 km/h dans l'orage.
Lorsque nos routes se séparèrent, Carole s'arrêta en bordure de la route et je rembarquai sur la moto de MEC. Nous roulâmes jusqu'à notre appartement, et la route était de presque cinq minutes, mais la pluie nous trempa de la tête aux pieds entièrement - bon, MEC l'était déjà depuis une heure. Arrivés à l'appartement, je me rappelle avoir tout de suite enlevé mon énorme casque et avoir crié devant le miroir puisqu'un moustique s'était faufilé toute la journée dans mon casque et m'avait piquée sur la tempe. Si vous avez lu mon article Je sauve les saumons au Yukon, vous avez une bonne idée de ce à quoi mon allergie aux moustiques pouvait bien ressembler! Bref, notre plan d'aller rejoindre des amis aux Takhini Hot Springs était sur le point de tomber à l'eau. Mais ce jour-là, je crois, rien ne pouvait m'arrêter. J'ai mis de la glace, de la crème et du maquillage pour camoufler Casimodo qui grandissait sur ma face, et je suis allée au spa. C'était une journée splendide malgré les mésaventures, et je me dis que ça aurait pu être pire, comme la fois où avec MEC en moto nous nous étions faits ramasser par la grêle en allant au Rockfest de Montebello.
Sur la route du retour, le temps devenait gris et d'énormes nuages s'entassaient les uns sur les autres. Ho non... je la sentais venir celle-là! Un déluge s'en venait... J'avais mal aux fesses plus que jamais, j'avais peur d'être trempée jusqu'à l'os et je commençais à avoir froid, car le temps s'était refroidi de plusieurs degrés. Heureusement, la petite madame biker qui m'avait pris sous son aile à mon arrivée au restaurant, Carole, prit connaissance de mon inconfort et quand MEC s'arrêta sur le côté de la route, elle s'arrêta aussi, me fit monter sur son beau Spider jaune et je me sentis à l'abri. Le déluge commença dès que mes fesses se posèrent sur son banc. MEC n'aurait aucune chance sur sa moto de ville sans pare-brise, le pauvre. Pendant que mes mains se réchauffaient sur les barres auxquelles je m'accrochais fermement (elles étaient chauffées!), je tâchais de baisser un peu la tête pour éviter que l'eau m'éclabousse au visage. J'étais plus grande que la zone d'étanchéité du pare-brise, évidemment. Mais bon, je me sentais chanceuse, car MEC avançait tête première à 90 km/h dans l'orage.
Lorsque nos routes se séparèrent, Carole s'arrêta en bordure de la route et je rembarquai sur la moto de MEC. Nous roulâmes jusqu'à notre appartement, et la route était de presque cinq minutes, mais la pluie nous trempa de la tête aux pieds entièrement - bon, MEC l'était déjà depuis une heure. Arrivés à l'appartement, je me rappelle avoir tout de suite enlevé mon énorme casque et avoir crié devant le miroir puisqu'un moustique s'était faufilé toute la journée dans mon casque et m'avait piquée sur la tempe. Si vous avez lu mon article Je sauve les saumons au Yukon, vous avez une bonne idée de ce à quoi mon allergie aux moustiques pouvait bien ressembler! Bref, notre plan d'aller rejoindre des amis aux Takhini Hot Springs était sur le point de tomber à l'eau. Mais ce jour-là, je crois, rien ne pouvait m'arrêter. J'ai mis de la glace, de la crème et du maquillage pour camoufler Casimodo qui grandissait sur ma face, et je suis allée au spa. C'était une journée splendide malgré les mésaventures, et je me dis que ça aurait pu être pire, comme la fois où avec MEC en moto nous nous étions faits ramasser par la grêle en allant au Rockfest de Montebello.
Skagway - Alaska
L'Alaska paraît toujours comme une contrée lointaine, irréelle et même, inaccessible, dans l'esprit des gens. Pour y avoir mis les pieds, je peux vous dire qu'il y a bien quelque chose d'unique qui entoure l'aura de cet endroit. J'anticipais le jour où j'irais visiter cette région du monde, mais je ne me doutais pas que ce serait l'été-même de mon arrivée au Yukon! Ce roadtrip allait s'effectuer avec MEC et son meilleur ami Guigui. J'avais hâte de jouer à la touriste!
Pour commencer, la route panoramique de Whitehorse à Skagway est la plus belle que j'ai pu voir de ma vie. Le voyage en voiture à lui seul valait tout l'or du monde. Je me rappelle avoir été complètement sous le choc de la beauté et du calme des paysages. Nous étions seuls sur la route, nous pouvions nous arrêter à tout moment pour prendre des photos qui ne refléteraient en aucun cas la réalité et nous avions un accès privilégié à la faune et la flore pleine de soleil.
C'est en Alaska que j'ai vu mes premiers ours en bordure de la route : une mère et ses deux petits! Ils étaient à environ une cinquantaine de mètres de notre voiture lorsque nous sommes sortis pour les prendre en photo. Mes premiers ours! Je n'en revenais tout simplement pas.
Et que dire des rivières, des chutes, des glaciers que nous avons vus sur le chemin vers Skagway. Il n'y a rien à ajouter sinon que c'était parfait, comme de vivre l'exclusivité d'un paradis.
L'Alaska paraît toujours comme une contrée lointaine, irréelle et même, inaccessible, dans l'esprit des gens. Pour y avoir mis les pieds, je peux vous dire qu'il y a bien quelque chose d'unique qui entoure l'aura de cet endroit. J'anticipais le jour où j'irais visiter cette région du monde, mais je ne me doutais pas que ce serait l'été-même de mon arrivée au Yukon! Ce roadtrip allait s'effectuer avec MEC et son meilleur ami Guigui. J'avais hâte de jouer à la touriste!
Pour commencer, la route panoramique de Whitehorse à Skagway est la plus belle que j'ai pu voir de ma vie. Le voyage en voiture à lui seul valait tout l'or du monde. Je me rappelle avoir été complètement sous le choc de la beauté et du calme des paysages. Nous étions seuls sur la route, nous pouvions nous arrêter à tout moment pour prendre des photos qui ne refléteraient en aucun cas la réalité et nous avions un accès privilégié à la faune et la flore pleine de soleil.
C'est en Alaska que j'ai vu mes premiers ours en bordure de la route : une mère et ses deux petits! Ils étaient à environ une cinquantaine de mètres de notre voiture lorsque nous sommes sortis pour les prendre en photo. Mes premiers ours! Je n'en revenais tout simplement pas.
Et que dire des rivières, des chutes, des glaciers que nous avons vus sur le chemin vers Skagway. Il n'y a rien à ajouter sinon que c'était parfait, comme de vivre l'exclusivité d'un paradis.
En arrivant en Alaska, nous avions une vue plongeante sur la petite ville colorée qu'elle était, en plus de l'océan et des quelques bateaux de croisière qui flottaient à sa surface. En s'approchant de plus en plus de la ville, nous pouvions voir les drapeaux américains fièrement prostrés sur les balcons des maisons. La ville en soi était petite et plus ou moins ordinaire, mais le soleil était si miroitant qu'il m'aveuglait des centaines de touristes qui arpentaient les rues comme des fourmis. Les fourmis s'échappaient des leurs bateaux-terriers. Lorsque je pris conscience du nombre incroyable de touristes, j'étais assise sur un banc en train de manger une crème glacée gigantesque à $10US. J'étais épuisée à les voir entrer dans les boutiques hors de prix, en quête de bijoux en défenses de mammouth. J'avais hâte de retourner sur la route et de m'imprégner de la grandeur de la nature.
Autrement dit, nous étions un peu déçus de l'Alaska touristique. Nous nous sommes dits que la prochaine fois, il ferait bon d'essayer une autre ville parsemée de poissons plutôt que de gens, possiblement Haines? C'est à voir...
Je dois vous avouer que ce roadtrip n'était vraiment pas mon préféré. J'étais en colère contre MEC parce qu'il nous avait amenés dans un restaurant typique d'Alaska qui servait un grand nombre de crustacés et de fruits de mer... J'étais si fâchée parce que j'y suis allergique et presque tout avait été en contact avec des allergènes! Je n'osais toucher à rien dans le restaurant et j'étais vraiment hors de moi. Je me suis pris une bière et je l'ai sirotée dehors au soleil, toute seule. À savoir qu'à Skagway, les franchises de restaurants ordinaires n'existent pas ! Bref, j'ai insisté pour aller dîner de la crème glacée... fidèle à moi-même et à ma dent sucrée. Ce n'était finalement pas trop pire.
Je dois vous avouer que ce roadtrip n'était vraiment pas mon préféré. J'étais en colère contre MEC parce qu'il nous avait amenés dans un restaurant typique d'Alaska qui servait un grand nombre de crustacés et de fruits de mer... J'étais si fâchée parce que j'y suis allergique et presque tout avait été en contact avec des allergènes! Je n'osais toucher à rien dans le restaurant et j'étais vraiment hors de moi. Je me suis pris une bière et je l'ai sirotée dehors au soleil, toute seule. À savoir qu'à Skagway, les franchises de restaurants ordinaires n'existent pas ! Bref, j'ai insisté pour aller dîner de la crème glacée... fidèle à moi-même et à ma dent sucrée. Ce n'était finalement pas trop pire.
En revenant, la route était toujours aussi splendide. Nous nous sommes même arrêtés un long moment en bordure d'un lac et d'une rivière particulièrement calmes. C'était divin. Je me souviens avoir marché jusqu'à la berge et avoir pris le temps d'écouter le vent, pour finalement entendre bourdonner mes oreilles faute de bruit. Cet endroit était le plus zen que j'avais pu visiter dans ma vie.
Je retournerai certes en Alaska, mais je prendrai le temps de connaître les attraits de la ville et ses services d'abord. Je rêve d'aller visiter les endroits plus naturels où il est possible d'observer les saumons par milliers être attrapés par les grizzlis affamés.
Je retournerai certes en Alaska, mais je prendrai le temps de connaître les attraits de la ville et ses services d'abord. Je rêve d'aller visiter les endroits plus naturels où il est possible d'observer les saumons par milliers être attrapés par les grizzlis affamés.
Dawson City, Yukon
Si je pouvais choisir une seule de ces trois destinations de roadtrip à refaire l'an prochain, je choisirais Dawson City sans hésitation! Ce voyage à sept heures de route de Whitehorse s'est effectué avec MEC, Guigui et Alexe vers la fin de l'été. Je crois bien que Dawson se qualifierait dans ma liste des voyages les plus merveilleux et mémorables que j'ai faits dans ma vie! Ce sera dur à battre...
Nous sommes partis les quatre ensemble un soir après le travail et avions prévu passer une seule journée à Dawson City le lendemain avant de reprendre la route le soir très tard. Bien sûr, ce n'était pas assez, mais nous ne le savions pas encore. En conduisant sur l'autoroute, MEC faisait jouer sa musique préférée et nous chantions tous ensemble. Nous nous arrêtions pour nous dégourdir les jambes et aussi pour faire pipi dans le bois. Comme nous étions partis un peu tard de Whitehorse, la nuit arriva bien vite et je surveillais MEC du coin de l'oeil pour être sûre qu'il ne s'endorme pas au volant. Près de Pelly Crossing, nous avions trouvé un petit lopin de terrain en bordure de la route qui nous permettait de nous stationner incognito et de dormir jusqu'au lendemain matin. MEC et moi allions dormir dans la boîte du pick-up, sur notre matelas confortable que nous avions apporté pour le voyage. Alexe et Guigui montaient leur tente et se préparaient à une vraie expérience de camping au milieu de nulle part! J'avais peur pour eux, car j'imaginais bien des ours venir ravager leur tente au milieu de la nuit.
Le lendemain matin très tôt, nous reprîmes la route et nous cherchions un restaurant pour déjeuner à Dawson dans le guide touristique que j'avais à portée de la main. En arrivant dans la ville historique de Dawson, nous avons exploré la rue principale et ses magnifiques commerces colorés. Alexe, fidèle à elle-même, prit de nombreuses photos. Finalement, après une intense recherche de restaurants de déjeuner, notre choix s'arrêta sur un petit resto d'hôtel. Les prix étaient élevés, mais au moins, c'était rassasiant après plusieurs heures de route et seulement des barres tendres et des chips pour survivre. La journée commençait du bon pied et les gens à Dawson étaient accueillants.
Après avoir rencontré un résident de Dawson qui nous suggérait des attractions, nous décidâmes de l'écouter et d'aller visiter ce qu'il appelait le Dôme. Il s'agissait d'un sommet de montagne juste au-dessus de la ville où il était possible de voir à des dizaines de kilomètres la rivière Yukon qui avait rendu célèbre la Ruée vers l'or du Klondike entre 1896 et 1889. La vue était splendide, et encore une fois, irréelle. Nous avons pris de magnifiques photos.
Après la visite du Dôme, Alexe et moi sommes allées visiter la ville, demander de l'information touristique, magasiner. J'ai acheté de beaux présents à ma famille, et des petites choses pour me faire plaisir. Puis, comme nous étions fatigués, nous nous sommes assis au parc et avons pris un bain de soleil pour nous reposer. Vers l'heure du souper, nous sommes allés manger de la pizza dans un petit resto et avons bu plusieurs pichets de bières yukonnaises. Le plus drôle, c'était quand Alexe est revenue de la salle de bain les poches pleines de condoms!
Si je pouvais choisir une seule de ces trois destinations de roadtrip à refaire l'an prochain, je choisirais Dawson City sans hésitation! Ce voyage à sept heures de route de Whitehorse s'est effectué avec MEC, Guigui et Alexe vers la fin de l'été. Je crois bien que Dawson se qualifierait dans ma liste des voyages les plus merveilleux et mémorables que j'ai faits dans ma vie! Ce sera dur à battre...
Nous sommes partis les quatre ensemble un soir après le travail et avions prévu passer une seule journée à Dawson City le lendemain avant de reprendre la route le soir très tard. Bien sûr, ce n'était pas assez, mais nous ne le savions pas encore. En conduisant sur l'autoroute, MEC faisait jouer sa musique préférée et nous chantions tous ensemble. Nous nous arrêtions pour nous dégourdir les jambes et aussi pour faire pipi dans le bois. Comme nous étions partis un peu tard de Whitehorse, la nuit arriva bien vite et je surveillais MEC du coin de l'oeil pour être sûre qu'il ne s'endorme pas au volant. Près de Pelly Crossing, nous avions trouvé un petit lopin de terrain en bordure de la route qui nous permettait de nous stationner incognito et de dormir jusqu'au lendemain matin. MEC et moi allions dormir dans la boîte du pick-up, sur notre matelas confortable que nous avions apporté pour le voyage. Alexe et Guigui montaient leur tente et se préparaient à une vraie expérience de camping au milieu de nulle part! J'avais peur pour eux, car j'imaginais bien des ours venir ravager leur tente au milieu de la nuit.
Le lendemain matin très tôt, nous reprîmes la route et nous cherchions un restaurant pour déjeuner à Dawson dans le guide touristique que j'avais à portée de la main. En arrivant dans la ville historique de Dawson, nous avons exploré la rue principale et ses magnifiques commerces colorés. Alexe, fidèle à elle-même, prit de nombreuses photos. Finalement, après une intense recherche de restaurants de déjeuner, notre choix s'arrêta sur un petit resto d'hôtel. Les prix étaient élevés, mais au moins, c'était rassasiant après plusieurs heures de route et seulement des barres tendres et des chips pour survivre. La journée commençait du bon pied et les gens à Dawson étaient accueillants.
Après avoir rencontré un résident de Dawson qui nous suggérait des attractions, nous décidâmes de l'écouter et d'aller visiter ce qu'il appelait le Dôme. Il s'agissait d'un sommet de montagne juste au-dessus de la ville où il était possible de voir à des dizaines de kilomètres la rivière Yukon qui avait rendu célèbre la Ruée vers l'or du Klondike entre 1896 et 1889. La vue était splendide, et encore une fois, irréelle. Nous avons pris de magnifiques photos.
Après la visite du Dôme, Alexe et moi sommes allées visiter la ville, demander de l'information touristique, magasiner. J'ai acheté de beaux présents à ma famille, et des petites choses pour me faire plaisir. Puis, comme nous étions fatigués, nous nous sommes assis au parc et avons pris un bain de soleil pour nous reposer. Vers l'heure du souper, nous sommes allés manger de la pizza dans un petit resto et avons bu plusieurs pichets de bières yukonnaises. Le plus drôle, c'était quand Alexe est revenue de la salle de bain les poches pleines de condoms!
Le soir, nous avons entendu parler d'une sorte de tournoi de boxe qui aurait lieu dans un parc à 10 minutes de marche de la rue principale. Guigui et MEC voulaient y aller. Nous avions consenti de tous nous y rendre ensemble, mais je n'avais pas trop envie. Puis, Alexe et moi revenions d'une boutique les mains pleines de sacs, et MEC était assis dans le parc entouré de jeunes délinquants hippies qui semblaient lui lancer des trucs... du moins c'est la première impression que j'ai eu de la scène. Je me précipitai vers l'action et je leur demandai c'était quoi leur problème. Bref, j'ai bien failli partir une bagarre, mais MEC m'assura que les délinquants étaient juste très saouls et stupides. Le pire de la bande trimbalait une poche de vin en plastique de 4L et ne cessait de la balancer partout dans le gazon, en tentant de marcher droit et de faire du vélo en gardant l'équilibre. Nous avons poursuivi nos plans d'assister au tournoi de boxe.
En marchant le long de la rue principale et près du S.S. Keno, le délinquant saoul et sa poche de vin roulait à vélo dans tous les sens en fonçant dans les clôtures et les arbres... et fonça ultimement dans Alexe avant de tomber à nouveau par terre, mais sur l'asphalte cette fois! Enfin, il s'était blessé pour de bon! Nous trouvions son état pathétique sans pouvoir en rire.
Le tournoi de boxe était une grosse blague. Les gens étaient déguisés dans toutes sortes d'accoutrements étranges. J'ai bien peur que certains d'entre eux, même, n'étaient pas habillés ainsi dans l'intention d'être déguisés. Lorsque le premier tournoi a débuté, je savais que ce ne serait en rien comme un match de boxe classique qu'on regarde sur les écrans au Kopper King. La fille dans le ring portait un maillot à paillettes argenté, avait les cheveux remontés dans un chignon à raz le crâne et deux énormes contenants de talk en poudre faisant office de cornes sur le devant du front. Un commentateur relatait l'histoire et les personnages s'approchaient alors pour mimer la scène qui se voulait un combat de boxe comique. La fille du ring attaquait les opposants avec ses cornes pleines de poudre talk et mimait des acrobaties de combat. C'était devenu gênant d'être à ce match et de regarder ce désastre de semi-improvisation. Nous nous regardions les quatre et nous savions que nous n'étions pas au bon endroit pour profiter pleinement de Dawson City.
C'est après cet incident dont on rit aujourd'hui que le vrai fun commença. Un moment historique était sur le point de marquer le début d'une soirée mémorable. Tous les quatre, nous sommes allés au Downtown Hotel pour y prendre le célèbre shooter contenant le Sour Toe! Pendant que toute la ville était à ce stupide match de fausse boxe, nous étions assis à une table privilégiée et nous sirotions de la bonne bière pas chère avant de se préparer au Sour Toe Cocktail. Le pianiste talentueux faisait rythmer nos pieds au son de ses chansons typiquement historiques des années du Gold Rush. L'ambiance et le décor du bar étaient tout simplement uniques, exactement comme si nous étions retournés dans le temps des années 1900. Quand le capitaine du Toe se pointa, j'avais mon shooter de whisky prêt et je tentais de ne pas vomir à l'idée qu'un véritable orteil humain putréfié allait toucher mes lèvres d'ici les prochaines minutes. MEC l'a fait en premier, puis Guigui en deuxième. Les gens avaient commencé à s'attrouper autour de l'action. J'ai finalement eu le courage de le faire en troisième! Alexe n'a tout simplement pas pu se résigner à devenir cannibale. Je la comprends. Même si je n'ai pas de regrets, je suis une cannibale yukonnaise maintenant.
En marchant le long de la rue principale et près du S.S. Keno, le délinquant saoul et sa poche de vin roulait à vélo dans tous les sens en fonçant dans les clôtures et les arbres... et fonça ultimement dans Alexe avant de tomber à nouveau par terre, mais sur l'asphalte cette fois! Enfin, il s'était blessé pour de bon! Nous trouvions son état pathétique sans pouvoir en rire.
Le tournoi de boxe était une grosse blague. Les gens étaient déguisés dans toutes sortes d'accoutrements étranges. J'ai bien peur que certains d'entre eux, même, n'étaient pas habillés ainsi dans l'intention d'être déguisés. Lorsque le premier tournoi a débuté, je savais que ce ne serait en rien comme un match de boxe classique qu'on regarde sur les écrans au Kopper King. La fille dans le ring portait un maillot à paillettes argenté, avait les cheveux remontés dans un chignon à raz le crâne et deux énormes contenants de talk en poudre faisant office de cornes sur le devant du front. Un commentateur relatait l'histoire et les personnages s'approchaient alors pour mimer la scène qui se voulait un combat de boxe comique. La fille du ring attaquait les opposants avec ses cornes pleines de poudre talk et mimait des acrobaties de combat. C'était devenu gênant d'être à ce match et de regarder ce désastre de semi-improvisation. Nous nous regardions les quatre et nous savions que nous n'étions pas au bon endroit pour profiter pleinement de Dawson City.
C'est après cet incident dont on rit aujourd'hui que le vrai fun commença. Un moment historique était sur le point de marquer le début d'une soirée mémorable. Tous les quatre, nous sommes allés au Downtown Hotel pour y prendre le célèbre shooter contenant le Sour Toe! Pendant que toute la ville était à ce stupide match de fausse boxe, nous étions assis à une table privilégiée et nous sirotions de la bonne bière pas chère avant de se préparer au Sour Toe Cocktail. Le pianiste talentueux faisait rythmer nos pieds au son de ses chansons typiquement historiques des années du Gold Rush. L'ambiance et le décor du bar étaient tout simplement uniques, exactement comme si nous étions retournés dans le temps des années 1900. Quand le capitaine du Toe se pointa, j'avais mon shooter de whisky prêt et je tentais de ne pas vomir à l'idée qu'un véritable orteil humain putréfié allait toucher mes lèvres d'ici les prochaines minutes. MEC l'a fait en premier, puis Guigui en deuxième. Les gens avaient commencé à s'attrouper autour de l'action. J'ai finalement eu le courage de le faire en troisième! Alexe n'a tout simplement pas pu se résigner à devenir cannibale. Je la comprends. Même si je n'ai pas de regrets, je suis une cannibale yukonnaise maintenant.
Nous avons ri comme des fous, et nous étions fiers de nos certificats stipulant que nous avions réussi cet exploit que des milliers de gens dans le monde avaient aussi réalisé avant nous. Après cette folie, c'était l'heure d'aller au Diamond Tooth Gertie's Gambling Hall pour en faire de nouvelles ! Cette place était bondée de monde. C'était bien connu qu'au Diamond Tooth Gertie's, trois spectacles de danse french can can se donnaient au courant de la soirée. Le décor était tout simplement enchanteur. C'était encore une fois un retour dans le temps qui nous plongeait dans les années de la ruée vers l'or. MEC est allé jouer aux tables avec ses jetons et s'amusait bien. Nous avons vraiment apprécié le premier spectacle de danse sur scène et nous sommes d'ailleurs restés pour voir le deuxième. MEC nous acheta des drinks avec l'argent qu'il avait gagné aux tables de jeux. La vraie magie de Dawson opérait dans mon coeur et je ne voulais pas partir... mais éventuellement, il fallut nous résigner à reprendre la route, puisque nous avions des engagements le lendemain. C'est la tête pleine de souvenirs, le ventre plein de bonne bière et au coeur de la nuit que nous roulâmes vers Whitehorse, prêts à reprendre la réalité du 21e siècle là où nous l'avions laissée.