Mon expérience de guide-interprète de patrimoine à la Passe migratoire des Rapides de Whitehorse.
Suite à la conclusion de mon stage en tourisme à un centre d'interprétation différent de celui-ci, on m'a gardée à titre de guide-interprète sur appel. On me garantissait une dizaine d'heures par semaine. Ce n'était pas suffisant pour moi, alors j'ai commencé à chercher du travail ailleurs dans mon domaine question d'être bien occupée durant la haute saison. C'est alors que j'ai déniché une offre d'emploi à titre de guide-interprète à la Passe migratoire. À première vue, j'ignorais totalement de quoi il s'agissait, mais plus j'en apprenais et plus j'étais convaincue. Je savais que cet emploi était pour moi. J'avais toujours eu ce besoin fondamental de travailler à une cause d'importance et à vraiment faire une différence positive dans le monde. Je n'arrivais pas à bien saisir la place qu'allait prendre ce besoin à cette époque, jusqu'à ce que je sois placée devant les faits. Mais pour le moment, il me fallait simplement décrocher cet emploi. J'allais devenir sauveuse de saumons.
Je me rappelle avoir rédigé ma première lettre de présentation et paufiné mon curriculum vitae en anglais sur mon ordinateur portable. Je prenais soin de ne faire aucune erreur, de convaincre la personne à l'autre bout du papier que j'étais la bonne candidate et vraiment d'y mettre le paquet. Le lendemain, on me téléphonait : you have an interview !
Ma première entrevue en anglais ! J'étais vraiment nerveuse. Je me rappelle être allée là-bas en vélo, après avoir étudié leur dépliant informatif toute la nuit de la veille. Deux jeunes gars m'ont répondu quand je suis arrivée, ils avaient à peu près mon âge, et j'ai tout de suite décompressé un peu. Leurs questions étaient simples et claires. Je me rappelle avoir répondu rapidement et avec beaucoup d'assurance. J'avais été bonne ! Je sentais que j'allais l'avoir. J'ai attendu deux jours, puis on me rappelait à nouveau : you have the job !
Cet emploi fut de loin la meilleure expérience professionnelle de ma vie. Je ne peux penser à aucun autre poste que j'ai occupé durant mes études qui puisse égaler le sentiment que j'avais de me lever chaque matin, la joie et la motivation que je détenais au travail dans l'accomplissement de mes tâches et le sentiment d'évoluer à plusieurs niveaux chaque jour. Cet emploi est arrivé au moment où j'en avais le plus besoin et s'accompagnait non pas uniquement d'une paye chaque semaine, mais aussi de sentiments magnifiques. Je ressentais de la gratitude à aider une espèce animale, j'avais du plaisir à enseigner aux touristes les notions que j'avais apprises sur l'évolution et la conservation, et j'aimais vraiment les collègues avec qui je passais mes journées.
Visitez mon article La Passe migratoire des Rapides de Whitehorse (à venir) pour tout comprendre de cette structure et de son utilité, et pour tout savoir des saumons Chinook migrateurs.
Je me rappelle avoir rédigé ma première lettre de présentation et paufiné mon curriculum vitae en anglais sur mon ordinateur portable. Je prenais soin de ne faire aucune erreur, de convaincre la personne à l'autre bout du papier que j'étais la bonne candidate et vraiment d'y mettre le paquet. Le lendemain, on me téléphonait : you have an interview !
Ma première entrevue en anglais ! J'étais vraiment nerveuse. Je me rappelle être allée là-bas en vélo, après avoir étudié leur dépliant informatif toute la nuit de la veille. Deux jeunes gars m'ont répondu quand je suis arrivée, ils avaient à peu près mon âge, et j'ai tout de suite décompressé un peu. Leurs questions étaient simples et claires. Je me rappelle avoir répondu rapidement et avec beaucoup d'assurance. J'avais été bonne ! Je sentais que j'allais l'avoir. J'ai attendu deux jours, puis on me rappelait à nouveau : you have the job !
Cet emploi fut de loin la meilleure expérience professionnelle de ma vie. Je ne peux penser à aucun autre poste que j'ai occupé durant mes études qui puisse égaler le sentiment que j'avais de me lever chaque matin, la joie et la motivation que je détenais au travail dans l'accomplissement de mes tâches et le sentiment d'évoluer à plusieurs niveaux chaque jour. Cet emploi est arrivé au moment où j'en avais le plus besoin et s'accompagnait non pas uniquement d'une paye chaque semaine, mais aussi de sentiments magnifiques. Je ressentais de la gratitude à aider une espèce animale, j'avais du plaisir à enseigner aux touristes les notions que j'avais apprises sur l'évolution et la conservation, et j'aimais vraiment les collègues avec qui je passais mes journées.
Visitez mon article La Passe migratoire des Rapides de Whitehorse (à venir) pour tout comprendre de cette structure et de son utilité, et pour tout savoir des saumons Chinook migrateurs.
Les gens avec qui je travaillais étaient, pour la plupart, des étudiants dans un domaine relié à la biologie ou à la conservation de la faune. Nous nous rejoignions sur plusieurs points communs et nous aimions sortir ensemble après le travail. Je parlais énormément avec eux et je me sentais très à l'aise. Nous sommes devenus amis et c'est à ce moment de mon expérience du Yukon plus particulièrement que mon niveau d'anglais s'est amélioré drastiquement, car je pratiquais chaque jour et je ne ressentais aucune pression.
La photo en noir et blanc de cette aventure provient du journal Whitehorse Daily Star et a été prise lors d'un reportage sur la migration des saumons au début de la saison. J'étais si afférée à effectuer le tri des saumons à cet instant-là, que je ne me suis jamais rendue compte qu'une photo avait été prise. Le lendemain, j'ai été très surprise mais flattée que celle-ci ait été choisie pour la publication. Je la garde précieusement aujourd'hui, car je trouve qu'elle démontre vraiment la passion que j'avais pour ces bêtes incroyables, voûtée à manipuler cet individu avec efficacité et soin.
L'expérience de travail à la Passe Migratoire m'a mise en relation avec l'importance du tourisme au Yukon. J'ai pu côtoyer plus de 20,000 touristes cet été-là venus de partout dans le monde. J'ai pu offrir des introductions aux groupes en autocar et apprendre à parler en public en anglais sans gêne. C'est aussi la diversité des touristes qui a su développer mes techniques d'accueil et d'interprétation, tout en m'apportant des défis. La plus merveilleuse expérience concernant ce point fut lorsqu'un groupe de trente personnes mennonites sont entrées dans notre centre d'interprétation. Ce que j'ai particulièrement aimé de ces groupes de touristes provenant de partout dans le monde et détenant diverses croyances et modes de vie était de m'adapter à leurs besoins pour leur offrir toujours la meilleure visite possible. J'aimais ouvrir mon esprit envers tous les touristes et leur faire sentir que je suis une amie et qu'ils sont les bienvenus dans mon territoire.
Jongler entre le français et l'anglais pour aider les visiteurs était amusant, car j'arrivais à changer d'une langue à l'autre très aisément pour offrir la même qualité d'interprétation. Sans m'en rendre compte sur le coup, j'étais devenue très à l'aise en anglais. J'avais énormément de plaisir à faire ce que je faisais. J'ai aussi appris sur moi-même grâce à cet emploi. J'ai appris que je pouvais rester authentique de ma personnalité même en anglais et arriver à me faire des amis qui m'appréciaient sincèrement. J'ai appris à travailler dur, à persévérer, à être patiente, à accepter la critique avec humour et à renforcer mon amour pour la nature. J'ai développé un côté sensible et empathique très fort envers la fragilité de nos écosystèmes. J'ai aussi appris à me réorienter dans mes choix de carrière et à reconnaître que mon besoin d'aider autrui et la vie animale faisait partie intégrante de mes plus primordiales valeurs dans l'exercice d'un métier.
Je resonge à toutes ces journées magnifiques où j'ai eu tellement de plaisir à rire avec mes amis, à trier les saumons, à enseigner aux gens l'importance de nos écosystèmes, à apprendre toujours davantage sur la faune et la flore yukonnaises, à parler français, anglais, espagnol, allemand ! Même nettoyer les aquariums était amusant, quand les petits alevins que nous conservions sautaient pour mordre ma main en espérant leur moulée et que je criais de surprise en suscitant les rires de tout le monde dans le centre d'interprétation. J'ai assisté à l'évolution d'un bébé goéland sur les berges, à l'extraction d'un castor égaré sur notre passe, et nombre de fois je voyais chaque matin, sur la même branche d'arbre, cet aigle royal magnifique qui scrutait les prochains mulots à agripper. La fois où un moustique du Yukon m'a piquée dans le front et que j'ai fait une réaction allergique, ou même la mort de notre premier saumon trop épuisé dans la passe furent des moments intenses et qui m'ont démontré à quel point la vie est imprévisible. J'ai eu la preuve que d'aimer son emploi donne vraiment l'impression de ne pas réellement travailler.
La photo en noir et blanc de cette aventure provient du journal Whitehorse Daily Star et a été prise lors d'un reportage sur la migration des saumons au début de la saison. J'étais si afférée à effectuer le tri des saumons à cet instant-là, que je ne me suis jamais rendue compte qu'une photo avait été prise. Le lendemain, j'ai été très surprise mais flattée que celle-ci ait été choisie pour la publication. Je la garde précieusement aujourd'hui, car je trouve qu'elle démontre vraiment la passion que j'avais pour ces bêtes incroyables, voûtée à manipuler cet individu avec efficacité et soin.
L'expérience de travail à la Passe Migratoire m'a mise en relation avec l'importance du tourisme au Yukon. J'ai pu côtoyer plus de 20,000 touristes cet été-là venus de partout dans le monde. J'ai pu offrir des introductions aux groupes en autocar et apprendre à parler en public en anglais sans gêne. C'est aussi la diversité des touristes qui a su développer mes techniques d'accueil et d'interprétation, tout en m'apportant des défis. La plus merveilleuse expérience concernant ce point fut lorsqu'un groupe de trente personnes mennonites sont entrées dans notre centre d'interprétation. Ce que j'ai particulièrement aimé de ces groupes de touristes provenant de partout dans le monde et détenant diverses croyances et modes de vie était de m'adapter à leurs besoins pour leur offrir toujours la meilleure visite possible. J'aimais ouvrir mon esprit envers tous les touristes et leur faire sentir que je suis une amie et qu'ils sont les bienvenus dans mon territoire.
Jongler entre le français et l'anglais pour aider les visiteurs était amusant, car j'arrivais à changer d'une langue à l'autre très aisément pour offrir la même qualité d'interprétation. Sans m'en rendre compte sur le coup, j'étais devenue très à l'aise en anglais. J'avais énormément de plaisir à faire ce que je faisais. J'ai aussi appris sur moi-même grâce à cet emploi. J'ai appris que je pouvais rester authentique de ma personnalité même en anglais et arriver à me faire des amis qui m'appréciaient sincèrement. J'ai appris à travailler dur, à persévérer, à être patiente, à accepter la critique avec humour et à renforcer mon amour pour la nature. J'ai développé un côté sensible et empathique très fort envers la fragilité de nos écosystèmes. J'ai aussi appris à me réorienter dans mes choix de carrière et à reconnaître que mon besoin d'aider autrui et la vie animale faisait partie intégrante de mes plus primordiales valeurs dans l'exercice d'un métier.
Je resonge à toutes ces journées magnifiques où j'ai eu tellement de plaisir à rire avec mes amis, à trier les saumons, à enseigner aux gens l'importance de nos écosystèmes, à apprendre toujours davantage sur la faune et la flore yukonnaises, à parler français, anglais, espagnol, allemand ! Même nettoyer les aquariums était amusant, quand les petits alevins que nous conservions sautaient pour mordre ma main en espérant leur moulée et que je criais de surprise en suscitant les rires de tout le monde dans le centre d'interprétation. J'ai assisté à l'évolution d'un bébé goéland sur les berges, à l'extraction d'un castor égaré sur notre passe, et nombre de fois je voyais chaque matin, sur la même branche d'arbre, cet aigle royal magnifique qui scrutait les prochains mulots à agripper. La fois où un moustique du Yukon m'a piquée dans le front et que j'ai fait une réaction allergique, ou même la mort de notre premier saumon trop épuisé dans la passe furent des moments intenses et qui m'ont démontré à quel point la vie est imprévisible. J'ai eu la preuve que d'aimer son emploi donne vraiment l'impression de ne pas réellement travailler.