Je vous parle du changement de saison et du paysage.
L'automne yukonnais est vraiment surprenant. Il n'y a que deux couleurs prédominantes sur toute l'étendue du paysage: le vert des conifères et le jaune des feuillus.
Cette année, les températures étaient dans la normale de saison, fraîches surtout le matin et le soir. Nous avions eu droit à un été très pluvieux, avec 40% plus d'averses que la normale. Les rivières étaient bien débordantes. J'ai été surprise de constater que l'automne n'a pas duré longtemps avant que ses caractéristiques s'estompent pour faire place à l'hiver. J'ai commencé à observer les oiseaux migrateurs sur leur départ dès les débuts de septembre : les goélands disparus de leur aire de conservation près du barrage hydroélectrique, les aigles absents de leurs branches habituelles, les grands V bruyants dans le ciel en direction du Sud... Je ne portais plus de shorts depuis la mi-août et j'avais besoin de m'habiller plus chaudement dès la mi-septembre : manteau chaud, foulard, mitaines, tuque. Le givre recouvrait parfois le sol aux petites heures du matin dès septembre. Les sommets des monts me surprirent un matin, s'étant recouverts de neige : le Golden Horn arborait son coulis en son sommet dès le 10 septembre. Je rangeai mon vélo le même jour, acceptant le fait que l'été était définitivement derrière moi.
Plusieurs restaurants et attractions touristiques fermaient leurs portes pour l'hiver, tandis que d'autres ouvraient pour la saison qui approchait à grands pas. L'automne donnait l'impression d'être une courte saison de transition où ces attractions devaient se dépêcher à préparer le tout dès les premiers flocons. Stations de ski, services de guide pour les aurores boréales, traîneaux à chien, expéditions en raquettes... et j'en passe : tous se préparaient et tentaient de charmer touristes et locaux à se préparer pour une saison mémorable. L'hiver ici pouvait surprendre à tout moment de l'automne. Sa spontanéité n'était pas comme au Québec : lorsque la neige s'installerait, elle y resterait pour plusieurs mois sans faire faux bond.
Les journées plus courtes laissaient entrevoir les premières aurores boréales, qui n'étaient pas visibles durant la saison estivale en raison du trop-plein d'ensoleillement. Les touristes Asiatiques surtout étaient les plus fervents et nombreux amateurs d'aurores et venaient en petits groupes privés explorer les régions entourant la capitale pour les observer entre 23h00 et 5h00. J'ai vu mes premières aurores boréales le 7 septembre 2016 en soirée de mon toit près de la ville. Une collègue de travail m'avait envoyé un texto pour me prévenir et, toute affolée par la nouvelle, j'étais sortie en robe de chambre pieds nus sur mon toit en gravelle. Je les voyais valser au nord et j'étais bien fière d'avoir un appartement si pratique en hauteur qui me permettait de les voir en plongée au loin dans les montagnes. C'était tout un choc d'observer ce phénomène pour la première fois et ce n'était pas du tout comme je l'avais imaginé. J'avais partagé un beau texte décrivant le moment sur les réseaux sociaux :
Ce soir, de mon toit, j'assiste à mon premier spectacle grandiose d'aurores boréales qui dansent dans la nuit 🌌🌉😊💙
Une photo ou un vidéo ne leur rendrait pas justice... elles sont tellement belles...
Je comprends maintenant le sens des termes "le Yukon est un coin de pays de l'extrême"...après des aventures estivales pleines de sensations fortes, un été totalement unique où le soleil s'accroche passé minuit, l'automne yukonnais fait son entrée et nous gratifie de couleurs totalement contrastantes dans le paysage mystérieux et montagneux; jaunes peupliers complotant contre épinettes verdoyantes, et ciel noir encre parsemé d'étoiles qui s'enflamme de reflets émeraude. L'hiver ici saura me faire vite oublier la glace et l'ennui.
J'étais heureuse que la nature merveilleuse et omniprésente du Yukon me rappelle sa présence à nouveau et se prépare à m'émerveiller encore pour les mois d'hiver qui approchaient. J'étais nerveuse du froid et j'ignorais encore à quel point les températures pouvaient être difficiles ici. En automne, on me racontait toutes sortes d'histoires. On me parlait du Yukon Time, qui est une expression courante ici décrivant la mentalité des gens comme quoi rien ne presse jamais... les rendez-vous peuvent commencer quelques minutes en retard, et il est possible de prendre des congés pour simplement aller faire du ski ou profiter d'une journée de plein air sans se faire critiquer. Le Yukon Time signifie de prendre le temps de véritablement vivre... On m'apprenait également l'expression Cabin Fever, une sorte de condition qui se développe chez les personnes vivant dans l'isolement au courant de la saison hivernale. Les gens qui s'enferment trop longtemps tendent à devenir plus dépressifs, agressifs, à abuser de l'alcool et à simplement devenir un peu dingues entre quatre murs. On me partageait des opinions sur l'hiver, comme quoi il pouvait sembler particulièrement long après le temps des Fêtes, de janvier à mars, puisque tout est au ralenti dans tous les secteurs d'industrie. On me partageait des trucs pour garder ma bonne humeur, des activités à faire pour apprécier la saison, des événements importants à venir qui marqueraient mon expérience du Yukon de manière significative.
En somme, l'automne au Yukon ne dura pas très longtemps selon ma perception. Du changement officiel de couleurs des peupliers jusqu'à la première chute de neige ne s'était écoulé que deux petits mois, peut-être moins. J'étais étonnée et un peu mélangée dans mes perception des saisons. J'avais pourtant trouvé l'automne yukonnais magnifique et à couper le souffle. MEC et moi avions fait deux randonnées importantes en automne à Grey Mountain et aussi au Canyon Miles. Je vous ai raconté en bref notre escapade à Grey Mountain dans l'aventure La route la plus effrayante. Pour ce qui est du Canyon Miles, MEC et moi nous étions rendus en voiture sur place et avions profité pleinement des couleurs. Le Canyon est bien connu pour la ruée vers l'or et aussi pour les rapides de Whitehorse qui ont baptisé le nom de la capitale - les rapides rappelaient la crinière au vent d'un cheval blanc. Je crois bien que j'écrirai quelque chose sur cet endroit, car c'est une des plus anciennes attractions touristiques du Yukon et son pont, qui permet de traverser la rivière Yukon qui serpente entre ses amoncellements rocheux, a plus d'une centaine d'années d'histoire. D'ailleurs, le jour de notre excursion vers ce pont, nous avons frappé un mur : il était fermé pour entretien. Comme c'est le seul point d'accès au sentier du Canyon Miles, nous n'avons pu nous y rendre. À la place, nous sommes revenus vers les points d'observation pour respirer l'air pur et admirer les paysages grandioses de l'automne qui disparaîtraient d'ici quelques semaines.
L'automne ici m'a vraiment donné l'effet d'une pause entre deux aventures : l'été et l'hiver. Ce fut un instant de transition rapide entre deux saisons touristiques attirant des gens totalement différents de partout dans le monde, créant deux atmosphères authentiques et opposées. Quoique l'été fut merveilleux, je savais que l'hiver le serait encore davantage : après tout, c'est certainement LA saison caractéristique du Grand Nord canadien.
Cette année, les températures étaient dans la normale de saison, fraîches surtout le matin et le soir. Nous avions eu droit à un été très pluvieux, avec 40% plus d'averses que la normale. Les rivières étaient bien débordantes. J'ai été surprise de constater que l'automne n'a pas duré longtemps avant que ses caractéristiques s'estompent pour faire place à l'hiver. J'ai commencé à observer les oiseaux migrateurs sur leur départ dès les débuts de septembre : les goélands disparus de leur aire de conservation près du barrage hydroélectrique, les aigles absents de leurs branches habituelles, les grands V bruyants dans le ciel en direction du Sud... Je ne portais plus de shorts depuis la mi-août et j'avais besoin de m'habiller plus chaudement dès la mi-septembre : manteau chaud, foulard, mitaines, tuque. Le givre recouvrait parfois le sol aux petites heures du matin dès septembre. Les sommets des monts me surprirent un matin, s'étant recouverts de neige : le Golden Horn arborait son coulis en son sommet dès le 10 septembre. Je rangeai mon vélo le même jour, acceptant le fait que l'été était définitivement derrière moi.
Plusieurs restaurants et attractions touristiques fermaient leurs portes pour l'hiver, tandis que d'autres ouvraient pour la saison qui approchait à grands pas. L'automne donnait l'impression d'être une courte saison de transition où ces attractions devaient se dépêcher à préparer le tout dès les premiers flocons. Stations de ski, services de guide pour les aurores boréales, traîneaux à chien, expéditions en raquettes... et j'en passe : tous se préparaient et tentaient de charmer touristes et locaux à se préparer pour une saison mémorable. L'hiver ici pouvait surprendre à tout moment de l'automne. Sa spontanéité n'était pas comme au Québec : lorsque la neige s'installerait, elle y resterait pour plusieurs mois sans faire faux bond.
Les journées plus courtes laissaient entrevoir les premières aurores boréales, qui n'étaient pas visibles durant la saison estivale en raison du trop-plein d'ensoleillement. Les touristes Asiatiques surtout étaient les plus fervents et nombreux amateurs d'aurores et venaient en petits groupes privés explorer les régions entourant la capitale pour les observer entre 23h00 et 5h00. J'ai vu mes premières aurores boréales le 7 septembre 2016 en soirée de mon toit près de la ville. Une collègue de travail m'avait envoyé un texto pour me prévenir et, toute affolée par la nouvelle, j'étais sortie en robe de chambre pieds nus sur mon toit en gravelle. Je les voyais valser au nord et j'étais bien fière d'avoir un appartement si pratique en hauteur qui me permettait de les voir en plongée au loin dans les montagnes. C'était tout un choc d'observer ce phénomène pour la première fois et ce n'était pas du tout comme je l'avais imaginé. J'avais partagé un beau texte décrivant le moment sur les réseaux sociaux :
Ce soir, de mon toit, j'assiste à mon premier spectacle grandiose d'aurores boréales qui dansent dans la nuit 🌌🌉😊💙
Une photo ou un vidéo ne leur rendrait pas justice... elles sont tellement belles...
Je comprends maintenant le sens des termes "le Yukon est un coin de pays de l'extrême"...après des aventures estivales pleines de sensations fortes, un été totalement unique où le soleil s'accroche passé minuit, l'automne yukonnais fait son entrée et nous gratifie de couleurs totalement contrastantes dans le paysage mystérieux et montagneux; jaunes peupliers complotant contre épinettes verdoyantes, et ciel noir encre parsemé d'étoiles qui s'enflamme de reflets émeraude. L'hiver ici saura me faire vite oublier la glace et l'ennui.
J'étais heureuse que la nature merveilleuse et omniprésente du Yukon me rappelle sa présence à nouveau et se prépare à m'émerveiller encore pour les mois d'hiver qui approchaient. J'étais nerveuse du froid et j'ignorais encore à quel point les températures pouvaient être difficiles ici. En automne, on me racontait toutes sortes d'histoires. On me parlait du Yukon Time, qui est une expression courante ici décrivant la mentalité des gens comme quoi rien ne presse jamais... les rendez-vous peuvent commencer quelques minutes en retard, et il est possible de prendre des congés pour simplement aller faire du ski ou profiter d'une journée de plein air sans se faire critiquer. Le Yukon Time signifie de prendre le temps de véritablement vivre... On m'apprenait également l'expression Cabin Fever, une sorte de condition qui se développe chez les personnes vivant dans l'isolement au courant de la saison hivernale. Les gens qui s'enferment trop longtemps tendent à devenir plus dépressifs, agressifs, à abuser de l'alcool et à simplement devenir un peu dingues entre quatre murs. On me partageait des opinions sur l'hiver, comme quoi il pouvait sembler particulièrement long après le temps des Fêtes, de janvier à mars, puisque tout est au ralenti dans tous les secteurs d'industrie. On me partageait des trucs pour garder ma bonne humeur, des activités à faire pour apprécier la saison, des événements importants à venir qui marqueraient mon expérience du Yukon de manière significative.
En somme, l'automne au Yukon ne dura pas très longtemps selon ma perception. Du changement officiel de couleurs des peupliers jusqu'à la première chute de neige ne s'était écoulé que deux petits mois, peut-être moins. J'étais étonnée et un peu mélangée dans mes perception des saisons. J'avais pourtant trouvé l'automne yukonnais magnifique et à couper le souffle. MEC et moi avions fait deux randonnées importantes en automne à Grey Mountain et aussi au Canyon Miles. Je vous ai raconté en bref notre escapade à Grey Mountain dans l'aventure La route la plus effrayante. Pour ce qui est du Canyon Miles, MEC et moi nous étions rendus en voiture sur place et avions profité pleinement des couleurs. Le Canyon est bien connu pour la ruée vers l'or et aussi pour les rapides de Whitehorse qui ont baptisé le nom de la capitale - les rapides rappelaient la crinière au vent d'un cheval blanc. Je crois bien que j'écrirai quelque chose sur cet endroit, car c'est une des plus anciennes attractions touristiques du Yukon et son pont, qui permet de traverser la rivière Yukon qui serpente entre ses amoncellements rocheux, a plus d'une centaine d'années d'histoire. D'ailleurs, le jour de notre excursion vers ce pont, nous avons frappé un mur : il était fermé pour entretien. Comme c'est le seul point d'accès au sentier du Canyon Miles, nous n'avons pu nous y rendre. À la place, nous sommes revenus vers les points d'observation pour respirer l'air pur et admirer les paysages grandioses de l'automne qui disparaîtraient d'ici quelques semaines.
L'automne ici m'a vraiment donné l'effet d'une pause entre deux aventures : l'été et l'hiver. Ce fut un instant de transition rapide entre deux saisons touristiques attirant des gens totalement différents de partout dans le monde, créant deux atmosphères authentiques et opposées. Quoique l'été fut merveilleux, je savais que l'hiver le serait encore davantage : après tout, c'est certainement LA saison caractéristique du Grand Nord canadien.