Je vous raconte la terreur de ma famille envers les ours au Yukon et comment j'ai su éviter d'en rencontrer par surprise dans la nature cet été.
C'est bien connu que l'inconnu fait peur - aussi ironique que cette affirmation puisse sembler. Néanmoins, avant mon départ vers le pays des ours, mes proches s'inquiétaient. Ils cachaient leur inquiétude par l'humour, mais je voyais bien qu'ils craignaient pour ma sécurité parmi la vie sauvage des forêts vierges remplies de bibittes et de mammifères. J'ai eu droit à toutes les blagues possibles, à tous les scénarios impliquant des rencontres d'ours, et à toutes les conceptions exagérées et erronées à leur sujet. Je prenais les choses à la légère et je me disais que je finirais bien par constater si vraiment les ours étaient si dangereux au Yukon.
Lorsque je suis arrivée à la mi-avril, c'était le début du printemps et le moment exact où les ours se réveillaient dans le territoire, affamés après avoir hiberné. C'était aussi la période où les mères avaient des petits oursons à leurs talons qui les suivaient partout. Bref, le moment de l'année idéal pour aller en randonnée !
Je me souviens à quel point les blagues d'ours de mes parents étaient drôles avant mon départ et à quel point je les prenaient à la légère. Mon père était convaincu que des ours marchaient dans le Centre-ville entre le Canadian Tire et le Wal-Mart, prêts à agripper des enfants. Mais bien vite, les deux pieds au Yukon, ces blagues se répétaient dans ma tête et devenaient de moins en moins comiques. Et si c'était vrai que les ours attaquaient lorsqu'ils avaient faim? Et si mon déodorant attirait les ours? Et si on surprenait une mère avec ses petits et qu'elle bondissait sur nous pour les protéger? Et si le bear spray était inefficace en cas de danger? Fallait-il utiliser des clochettes à ours en randonnée, ou simplement parler fort? Fallait-il chanter? Pouvait-on apporter de la nourriture avec nous?... Toutes ces questions se mirent à devenir de véritables enjeux et tournaient dans ma tête sans cesse.
Notre première randonnée au Lac Fish était planifiée le week-end après mon arrivée. Nous avions nos petits sacs à dos, nos gourdes d'eau, des barres tendres, et nos clochettes à ours. Nous n'avions pas encore le spray à ours. Pour cette raison, je me sentais vraiment insécure. J'avais peur de sortir de la voiture! Mon attitude était risible, mais ne connaissant pas encore bien les forêts et le Yukon en général, j'avais toutes les raisons de m'inquiéter. Ce n'est pas pour rien qu'on caractérise la nature de sauvage... après tout.
Je me suis sentie rassurée quand nous nous sommes mis à croiser des gens qui, eux aussi, allaient en randonnée à travers les mêmes sentiers que nous. Les chemins étaient bien délimités quoique boueux. Il y avait encore une épaisse couche de glace qui recouvrait le lac par endroits et un peu de neige parmi les arbres de la forêt. Un couple avec leur beau chien s'en allait courir dans le sentier et comptait se rendre jusqu'en haut de la première montagne. Ils nous expliquèrent que le printemps, les ours se réveillent et sont affamés, mais ils sont bien souvent encore un peu patauds et peu agressifs envers les humains généralement. Ils vont plutôt concentrer leurs efforts à se nourrir pour regagner leurs graisses perdues au courant de l'hiver. Certaines femelles ont aussi des petits, souvent deux, et qu'il faut éviter à tout prix de s'en approcher ou de les surprendre. La femme nous expliqua que la semaine d'avant, elle et son mari avaient croisé un ours et avaient pu l'observer de très près sans que celui-ci ne démontre aucun signe d'intérêt pour eux. Elle était d'ailleurs convaincue que leur chien parvenait à éloigner les indésirables vu son tempérament défensif et fouineur. Ces histoires me rassurèrent un peu, mais j'étais quand même à l'affût du moindre craquement et j'avais peur. J'avais hâte d'arriver au sommet de la montagne, de prendre quelques photos et de redescendre ensuite. Je ne me sentais pas en sécurité, puisque les seuls renseignements que j'avais eus étaient ceux de randonneurs et les peurs infondées de mes proches. Je ne savais pas réagir face à un ours!
Ce n'est que plus tard que j'ai pu me renseigner sur la bonne attitude à adopter en cas de rencontre avec un ours.
Documents utiles :
Assurer sa sécurité au pays des ours
Vérification de votre propriété face aux ours
Les meilleures ressources, je crois, provenaient de deux madames de Première Nation que je côtoyais souvent à la Passe migratoire lors de nos journées spéciales où elles étaient invitées dans notre tente d'interprétation pour parler de la pêche traditionnelle des saumons. L'une d'elle, Mary, m'avait dit que les ours n'avaient pas une nature agressive et qu'ils pouvaient seulement se sentir en danger s'ils étaient pris par surprise. Elle me déconseilla d'utiliser les fameuses clochettes à ours puisque, selon elle, les ours ont une nature très curieuse et chercheront à s'en approcher plutôt que de s'en éloigner. Mary me dit aussi que porter du parfum, se laver avec un savon odorant avant d'aller en forêt ou d'utiliser du déodorant attire les ours et c'est à éviter totalement, quitte à sentir la sueur et puer lors de notre escapade dans la nature. Elle me dit que le meilleur moyen pour éviter de rencontrer des ours par surprise était de parler très fort, de chanter à tue-tête et de taper des mains souvent. Selon Mary, les chiens n'aidaient en rien la situation et pouvaient même causer plus de danger qu'autre chose, en partant à courir, puis en revenant vers leurs maîtres... le meilleur moyen d'attirer les indésirables autrement dit. Pour intimider un ours, Mary m'avoua qu'il fallait se montrer plus gros et plus fort que lui et aller de l'avant s'il montait sur ses pattes arrières. Plutôt intimidant!
Lorsque je suis arrivée à la mi-avril, c'était le début du printemps et le moment exact où les ours se réveillaient dans le territoire, affamés après avoir hiberné. C'était aussi la période où les mères avaient des petits oursons à leurs talons qui les suivaient partout. Bref, le moment de l'année idéal pour aller en randonnée !
Je me souviens à quel point les blagues d'ours de mes parents étaient drôles avant mon départ et à quel point je les prenaient à la légère. Mon père était convaincu que des ours marchaient dans le Centre-ville entre le Canadian Tire et le Wal-Mart, prêts à agripper des enfants. Mais bien vite, les deux pieds au Yukon, ces blagues se répétaient dans ma tête et devenaient de moins en moins comiques. Et si c'était vrai que les ours attaquaient lorsqu'ils avaient faim? Et si mon déodorant attirait les ours? Et si on surprenait une mère avec ses petits et qu'elle bondissait sur nous pour les protéger? Et si le bear spray était inefficace en cas de danger? Fallait-il utiliser des clochettes à ours en randonnée, ou simplement parler fort? Fallait-il chanter? Pouvait-on apporter de la nourriture avec nous?... Toutes ces questions se mirent à devenir de véritables enjeux et tournaient dans ma tête sans cesse.
Notre première randonnée au Lac Fish était planifiée le week-end après mon arrivée. Nous avions nos petits sacs à dos, nos gourdes d'eau, des barres tendres, et nos clochettes à ours. Nous n'avions pas encore le spray à ours. Pour cette raison, je me sentais vraiment insécure. J'avais peur de sortir de la voiture! Mon attitude était risible, mais ne connaissant pas encore bien les forêts et le Yukon en général, j'avais toutes les raisons de m'inquiéter. Ce n'est pas pour rien qu'on caractérise la nature de sauvage... après tout.
Je me suis sentie rassurée quand nous nous sommes mis à croiser des gens qui, eux aussi, allaient en randonnée à travers les mêmes sentiers que nous. Les chemins étaient bien délimités quoique boueux. Il y avait encore une épaisse couche de glace qui recouvrait le lac par endroits et un peu de neige parmi les arbres de la forêt. Un couple avec leur beau chien s'en allait courir dans le sentier et comptait se rendre jusqu'en haut de la première montagne. Ils nous expliquèrent que le printemps, les ours se réveillent et sont affamés, mais ils sont bien souvent encore un peu patauds et peu agressifs envers les humains généralement. Ils vont plutôt concentrer leurs efforts à se nourrir pour regagner leurs graisses perdues au courant de l'hiver. Certaines femelles ont aussi des petits, souvent deux, et qu'il faut éviter à tout prix de s'en approcher ou de les surprendre. La femme nous expliqua que la semaine d'avant, elle et son mari avaient croisé un ours et avaient pu l'observer de très près sans que celui-ci ne démontre aucun signe d'intérêt pour eux. Elle était d'ailleurs convaincue que leur chien parvenait à éloigner les indésirables vu son tempérament défensif et fouineur. Ces histoires me rassurèrent un peu, mais j'étais quand même à l'affût du moindre craquement et j'avais peur. J'avais hâte d'arriver au sommet de la montagne, de prendre quelques photos et de redescendre ensuite. Je ne me sentais pas en sécurité, puisque les seuls renseignements que j'avais eus étaient ceux de randonneurs et les peurs infondées de mes proches. Je ne savais pas réagir face à un ours!
Ce n'est que plus tard que j'ai pu me renseigner sur la bonne attitude à adopter en cas de rencontre avec un ours.
Documents utiles :
Assurer sa sécurité au pays des ours
Vérification de votre propriété face aux ours
Les meilleures ressources, je crois, provenaient de deux madames de Première Nation que je côtoyais souvent à la Passe migratoire lors de nos journées spéciales où elles étaient invitées dans notre tente d'interprétation pour parler de la pêche traditionnelle des saumons. L'une d'elle, Mary, m'avait dit que les ours n'avaient pas une nature agressive et qu'ils pouvaient seulement se sentir en danger s'ils étaient pris par surprise. Elle me déconseilla d'utiliser les fameuses clochettes à ours puisque, selon elle, les ours ont une nature très curieuse et chercheront à s'en approcher plutôt que de s'en éloigner. Mary me dit aussi que porter du parfum, se laver avec un savon odorant avant d'aller en forêt ou d'utiliser du déodorant attire les ours et c'est à éviter totalement, quitte à sentir la sueur et puer lors de notre escapade dans la nature. Elle me dit que le meilleur moyen pour éviter de rencontrer des ours par surprise était de parler très fort, de chanter à tue-tête et de taper des mains souvent. Selon Mary, les chiens n'aidaient en rien la situation et pouvaient même causer plus de danger qu'autre chose, en partant à courir, puis en revenant vers leurs maîtres... le meilleur moyen d'attirer les indésirables autrement dit. Pour intimider un ours, Mary m'avoua qu'il fallait se montrer plus gros et plus fort que lui et aller de l'avant s'il montait sur ses pattes arrières. Plutôt intimidant!
C'est seulement en Alaska que je croisai des ours. Pas de chance en presque un an au Yukon malheureusement! (Ou est-ce plutôt une bonne chose?) Et comme vous vous en doutez peut-être aussi, je n'ai jamais surpris d'ours dans le stationnement du Canadian Tire non plus. Il faut en venir au fait que ces animaux, bien que l'attaque incroyable de l'ours dans The Revenant avec Leonardo DiCaprio soit effrayante, les chances qu'une telle agression survienne sont très minces. J'espère voir des ours l'an prochain, bien sûr, mais pas de trop près. Ils n'ont qu'à bien se tenir, car j'ai maintenant tout le savoir nécessaire pour la contre-attaque!