Mon vol, mes premières impressions du Yukon et ce que j'ai fait ce soir-là, tout simplement.
Mis à part le fait que j'avais pleuré une bonne partie du vol et que je ne comprenais absolument rien à ce que la flight attendant me disait, mon trajet d'Ottawa à Whitehorse s'était plutôt bien déroulé. J'avais un banc vide entre le gros monsieur et moi, puis un hublot duquel je pouvais observer les paysages. En survolant les Territoires du Nord-Ouest, je ne voyais que des plaques de glace qui s'emboîtaient ensemble, séparés par des sapins et de l'eau. J'espérais que le Yukon ne serait pas aussi vide.
J'étudiais dans l'avion pour me changer les idées. L'angoisse me gagnait peu à peu, car je savais que je n'aurais pas beaucoup de temps le soir pour préparer ma journée du lendemain, qui débutait avec mon stage à temps plein d'une durée de cinq semaines. Je pratiquais des phrases toutes faites en anglais dans ma tête au cas où on me poserait des questions plus spécifiques. C'était déroutant de ne pas trop savoir à quoi m'attendre. J'espérais que mon niveau d'anglais allait être suffisant et aussi, qu'on allait m'aimer.
Quand on s'approchait de la destination, il faisait un temps magnifique. Je crois que je n'ai jamais eu un si beau vol parmi tous ceux que j'ai eus dans ma vie. Le soleil transperçait les nuages et le ciel était parsemé de rayons magnifiques. On aurait dit, du haut du ciel, que Whitehorse était comme la vallée des elfes dans Lord of the Rings. C'est surtout les montagnes avec le sommet enneigé qui rendait la vue aussi splendide et magique. L'eau de la rivière Yukon qui serpentait entre les édifices était d'un bleu émeraude. Je me rappelle encore aujourd'hui à quel point j'étais impressionnée déjà à ma première rencontre avec le Yukon. L'atterrissage s'est effectué en douceur et en sortant, j'ai tout de suite appelé MEC qui est venu me chercher avec son pick-up légendaire qui avait traversé le Canada. Je sais qu'il sera content de lire que je fais hommage à sa bête.
Après deux semaines de séparation, enfin, je le revoyais. Tout de lui semblait différent, comme s'il était quelqu'un de différent. Vous est-il déjà arrivé de ressentir la même chose lorsque vous retrouvez un être cher après une longue séparation ? Bref, c'était la première fois depuis que l'on se connaissait qu'on passait du temps loin l'un de l'autre. J'étais très contente de le retrouver. En sortant de l'aéroport, je me rappelle avoir été surprise de la chaleur. Il ne faisait pas froid ! Je m'attendais à bien pire. Il y avait un soleil ahurissant, des oiseaux partout, et l'odeur... l'odeur! Wow! Je me rappellerai toujours de cette première inspiration de nature pure. L'odeur était parfaite, fraîche et unique. J'ai voulu prendre une photo avec le panneau qui disait bienvenue à Whitehorse, capitale du Yukon, comme une touriste. En fait, les deux premiers mois, je serais vue et je me sentirais comme telle... je ne le savais juste pas encore.
En arrivant à notre appartement pour la première fois, je ne pouvais pas en croire mes yeux. Moi qui avais toujours connu des quartiers acceptables, voire même des banlieues ordinaires, j'étais maintenant confrontée au pire endroit redneck que j'avais vu de ma vie. Des maisons mobiles se dressaient les unes à côté des autres, mal entretenues, et toutes détenaient de vieilles voitures abandonnées devant leur entrée. Les gens ne semblaient pas avoir pris soin d'entretenir leur propriété depuis des lustres. Notre appartement était un monument en soi : il s'agissait d'un vieil édifice érigé au temps de la Guerre Froide par l'État pour espionner les Soviétiques. Le côté historique du bloc se faisait sentir, au sens littéral du terme autant qu'au sens figuré : les tapis à l'intérieur laissaient émaner une forte odeur de vieille bâtisse qui a vu passer le temps. J'avais presque peur que notre appartement ne ressemble pas du tout à ce qu'on nous avait laissé croire.
Finalement, en ouvrant la porte, l'odeur était toujours là, mais c'était super joli et confortable ! MEC avait placé nos trucs à l'intérieur et défait quelques boîtes déjà. Il avait pris soin de me faire sentir accueillie et confortable, sachant que j'aurais beaucoup à planifier pour le lendemain qui commencerait en force pour moi. J'ai défait ma valise, fidèle à ma nature maniaque de vouloir tout placer et tout ranger.
À ma demande, MEC m'a amenée faire l'épicerie, en arrêtant au monument du S.S Klondike à l'entrée de la ville. L'endroit était encore fermé pour la saison, mais j'ai pu voir ce gros paquebot de marchandises historique de l'extérieur et vraiment m'imprégner de la réalité : j'y étais ! Après avoir vu les photos défiler dans les revues, les sites web et les brochures, enfin, j'y étais pour de vrai ! Encore quelques semaines, je serais dans le déni le plus total et je ne réussirais pas à comprendre que c'est bien réel.
À l'épicerie, je me suis acheté des provisions pour ma première semaine de stage. Même le supermarché était tellement différent de ceux auxquels j'étais habituée! Tout était tellement anglophone. Après le saut à l'épicerie, j'étais fin prête à entamer ma nouvelle réalité : mon nouveau quotidien ! MEC prit soin de rendre accessible mon vélo ce soir-là pour que je puisse me rendre à mon lieu de stage le lendemain matin, mais je le convainquis d'aller me porter pour la première journée du moins, question de m'habituer aux routes et que je comprenne par quel chemin passer. À voir les routes, tellement abruptes et incroyablement zigzagantes, j'avais déjà mal aux jambes.
Le soir, ensemble, nous profitions d'un délicieux repas facile fait maison - je ne me rappelle pas - et nous discutions de nos dernières semaines plus en détails, après de nombreuses mésaventures chacun de notre côté dans nos vies respectives. Comme il faisait bon de se retrouver, de rire, de décompresser et d'anticiper le meilleur de l'avenir dans ce minuscule appartement qui pue. Je savais que comme tout, rien ne serait parfait, mais j'aimais déjà cette nouvelle imperfection de vie.
J'étudiais dans l'avion pour me changer les idées. L'angoisse me gagnait peu à peu, car je savais que je n'aurais pas beaucoup de temps le soir pour préparer ma journée du lendemain, qui débutait avec mon stage à temps plein d'une durée de cinq semaines. Je pratiquais des phrases toutes faites en anglais dans ma tête au cas où on me poserait des questions plus spécifiques. C'était déroutant de ne pas trop savoir à quoi m'attendre. J'espérais que mon niveau d'anglais allait être suffisant et aussi, qu'on allait m'aimer.
Quand on s'approchait de la destination, il faisait un temps magnifique. Je crois que je n'ai jamais eu un si beau vol parmi tous ceux que j'ai eus dans ma vie. Le soleil transperçait les nuages et le ciel était parsemé de rayons magnifiques. On aurait dit, du haut du ciel, que Whitehorse était comme la vallée des elfes dans Lord of the Rings. C'est surtout les montagnes avec le sommet enneigé qui rendait la vue aussi splendide et magique. L'eau de la rivière Yukon qui serpentait entre les édifices était d'un bleu émeraude. Je me rappelle encore aujourd'hui à quel point j'étais impressionnée déjà à ma première rencontre avec le Yukon. L'atterrissage s'est effectué en douceur et en sortant, j'ai tout de suite appelé MEC qui est venu me chercher avec son pick-up légendaire qui avait traversé le Canada. Je sais qu'il sera content de lire que je fais hommage à sa bête.
Après deux semaines de séparation, enfin, je le revoyais. Tout de lui semblait différent, comme s'il était quelqu'un de différent. Vous est-il déjà arrivé de ressentir la même chose lorsque vous retrouvez un être cher après une longue séparation ? Bref, c'était la première fois depuis que l'on se connaissait qu'on passait du temps loin l'un de l'autre. J'étais très contente de le retrouver. En sortant de l'aéroport, je me rappelle avoir été surprise de la chaleur. Il ne faisait pas froid ! Je m'attendais à bien pire. Il y avait un soleil ahurissant, des oiseaux partout, et l'odeur... l'odeur! Wow! Je me rappellerai toujours de cette première inspiration de nature pure. L'odeur était parfaite, fraîche et unique. J'ai voulu prendre une photo avec le panneau qui disait bienvenue à Whitehorse, capitale du Yukon, comme une touriste. En fait, les deux premiers mois, je serais vue et je me sentirais comme telle... je ne le savais juste pas encore.
En arrivant à notre appartement pour la première fois, je ne pouvais pas en croire mes yeux. Moi qui avais toujours connu des quartiers acceptables, voire même des banlieues ordinaires, j'étais maintenant confrontée au pire endroit redneck que j'avais vu de ma vie. Des maisons mobiles se dressaient les unes à côté des autres, mal entretenues, et toutes détenaient de vieilles voitures abandonnées devant leur entrée. Les gens ne semblaient pas avoir pris soin d'entretenir leur propriété depuis des lustres. Notre appartement était un monument en soi : il s'agissait d'un vieil édifice érigé au temps de la Guerre Froide par l'État pour espionner les Soviétiques. Le côté historique du bloc se faisait sentir, au sens littéral du terme autant qu'au sens figuré : les tapis à l'intérieur laissaient émaner une forte odeur de vieille bâtisse qui a vu passer le temps. J'avais presque peur que notre appartement ne ressemble pas du tout à ce qu'on nous avait laissé croire.
Finalement, en ouvrant la porte, l'odeur était toujours là, mais c'était super joli et confortable ! MEC avait placé nos trucs à l'intérieur et défait quelques boîtes déjà. Il avait pris soin de me faire sentir accueillie et confortable, sachant que j'aurais beaucoup à planifier pour le lendemain qui commencerait en force pour moi. J'ai défait ma valise, fidèle à ma nature maniaque de vouloir tout placer et tout ranger.
À ma demande, MEC m'a amenée faire l'épicerie, en arrêtant au monument du S.S Klondike à l'entrée de la ville. L'endroit était encore fermé pour la saison, mais j'ai pu voir ce gros paquebot de marchandises historique de l'extérieur et vraiment m'imprégner de la réalité : j'y étais ! Après avoir vu les photos défiler dans les revues, les sites web et les brochures, enfin, j'y étais pour de vrai ! Encore quelques semaines, je serais dans le déni le plus total et je ne réussirais pas à comprendre que c'est bien réel.
À l'épicerie, je me suis acheté des provisions pour ma première semaine de stage. Même le supermarché était tellement différent de ceux auxquels j'étais habituée! Tout était tellement anglophone. Après le saut à l'épicerie, j'étais fin prête à entamer ma nouvelle réalité : mon nouveau quotidien ! MEC prit soin de rendre accessible mon vélo ce soir-là pour que je puisse me rendre à mon lieu de stage le lendemain matin, mais je le convainquis d'aller me porter pour la première journée du moins, question de m'habituer aux routes et que je comprenne par quel chemin passer. À voir les routes, tellement abruptes et incroyablement zigzagantes, j'avais déjà mal aux jambes.
Le soir, ensemble, nous profitions d'un délicieux repas facile fait maison - je ne me rappelle pas - et nous discutions de nos dernières semaines plus en détails, après de nombreuses mésaventures chacun de notre côté dans nos vies respectives. Comme il faisait bon de se retrouver, de rire, de décompresser et d'anticiper le meilleur de l'avenir dans ce minuscule appartement qui pue. Je savais que comme tout, rien ne serait parfait, mais j'aimais déjà cette nouvelle imperfection de vie.