La Dépression |
Comment j'ai vécu la dépression, d'octobre à janvier 2016.
On vit dans un monde où les apparences sont trompeuses, et c'est de plus en plus vrai depuis l'apparition des médias sociaux. Au fil des posts, on ne sait plus quoi penser vraiment. On se fie à ce qu'on voit au premier degré pour tirer des conclusions hâtives sur les faits. Pour bien des gens, les nouvelles qu'ils obtiennent proviennent maintenant de ces réseaux plutôt que d'articles de journaux populaires devenus trop longs à lire. J'aime penser que Facebook est devenu le fast food des nouvelles. On y apprend maintenant les désastres qui ont eu lieu dans le monde, le décès des stars, les controverses politiques, les découvertes scientifiques, le tout entrecoupé de vidéos de chats et de memes. Les réseaux sociaux ont certes leurs bons côtés, mais si j'analyse un peu plus loin que le loisir qu'ils procurent, il y a bien sûr certaines failles.
Facebook et d'autres réseaux nous montrent la vie anodine des gens heureux que nous croyons connaître, de leurs sorties chaque semaine entre amis, leurs achats, le contenu de leurs assiettes, jusqu'à leurs voyages les plus trépidants. Les selfies abondent. Bien qu'on ne voudrait se l'avouer, on tente soi-même de montrer la perfection de notre vie à travers des publications de toutes sortes, des photos, des messages publics et ce, même inconsciemment. On se compare aux autres aussi grâce à ce média, en navigant dans les publications de nos amis et connaissances. On espionne tous ces amis-là et bien souvent, notre estime de soi se voit diminuer considérablement. On envie la vie d'autrui, et pourtant... cette vie que ces gens nous montrent n'a bien souvent rien à envier dans la réalité. Les gens ne sont pas nécessairement plus cool parce qu'ils sont allés dans tel restaurant ou parce qu'ils ont reçu tels cadeaux.
Les Facebookiens en général tenteront de ne véhiculer que le meilleur d'eux-mêmes, ne montreront que les meilleurs angles de leur visage et gagneront en assurance et en prestige au nombre de likes et de commentaires qu'un de leurs posts aura généré. Je parle bien sûr des pires cas et des pires réactions. Ce n'est pas toujours ainsi. Mais ma prise de conscience face à Facebook et aux réseaux sociaux m'a amenée à repenser ce que j'y véhicule. En créant Milie Du Yukon, je voulais certes protéger mon identité, mais je voulais aussi ouvrir mon expérience au monde entier. Malgré que je ne puisse révéler fondamentalement qui je suis, j'ai fait le choix de dire la vérité sur mes émotions et mon mode de vie. Je ne cherche qu'à inspirer, redonner espoir, renseigner et aider autrui par cette plateforme. Ce sont ces raisons qui m'ont inspirée à créer cette section du blogue qui comprend mes aventures et mes mésaventures. Parce que la réalité est telle que rien n'est parfait et que les gens qui s'infiltrent dans la vie privée de ces personnages disponibles sur écran devraient aussi avoir accès au négatif de leur existence. De cette manière, je crée sans doute un regard plus véridique et équilibré de ma vie, et ce qu'elle est véritablement au quotidien.
Je n'avais pas hâte d'écrire cet article sur la dépression, mais je ne cherchais pas à cacher cette partie de ma vie; je n'avais tout simplement aucune envie de me replonger dans ces émotions négatives qui m'ont assaillies. Mais la vie est telle que tous vivront des moments difficiles à un moment ou à un autre et que si mon expérience peut aider autrui à retrouver espoir grâce à mes propos et à chercher de l'aide, j'aurai au moins aidé un peu.
Ma dépression a commencé avec le départ de l'été et de mes nouveaux amis du Yukon vers les universités du Canada. Le changement de saison s'est accompagné de radicalités multiples aussi, notamment mon déménagement à plus de 45 minutes du Centre-ville, la fin de mon emploi saisonnier que j'adorais à la Passe migratoire et la crainte de passer le temps des Fêtes toute seule sans ma famille pour la première fois. Je me suis remise en question durant cette période morte d'octobre à janvier, et j'avais beaucoup de temps libre pour faire aller ces idées noires qui avaient attendu le bon moment de vulnérabilité pour surgir. L'isolement, la solitude, l'introspection et mon blocage à m'exprimer dans ma langue ont eu l'effet de me plonger dans une période difficile que j'arrivais à gérer mieux durant l'été alors que j'avais accès à davantage de divertissements et de gens à qui me confier. C'est bien connu que quand on est occupé, on ne prend pas le temps de réfléchir, on est juste dans l'action.
La dépression est une maladie mentale qui s'accompagne souvent d'autres phénomènes. Pour moi, c'était l'absence d'appétit et la perte de poids, l'incapacité à dormir ou à l'extrême, l'incapacité à me réveiller et à faire ma journée, les cauchemars continuels qui me réveillaient au milieu de la nuit en sueur, le sentiment de vide, les pensées suicidaires, le sentiment de lourdeur, la baisse considérable d'estime de soi, la négligence de mon corps, le manque de motivation pour TOUT, les maux de tête, l'agressivité, l'évitement du plaisir et les émotions à fleur de peau. Je ne voyais plus où je m'en allais dans la vie, j'étais confrontée à découvrir qui j'étais après m'être mise de côté durant plusieurs années, et en plus, je vivais de nombreux échecs qui m'apparaissaient comme d'énormes obstacles à ma guérison et qui ne faisaient qu'envenimer ma perception de soi. Je n'arrivais plus à me gérer et à sortir de cet état complètement envahissant. Ce fut très difficile pour MEC de revenir le soir après le travail et de ne jamais savoir dans quel état il me trouverait. Certains jours, j'arrivais à trouver l'énergie pour m'occuper et je n'étais pas trop pire le soir venu, mais d'autres fois j'étais simplement endormie dans mon lit ou je lui pleurais dans les bras. Je n'avais plus aucune énergie vitale et j'étais un véritable poids dans sa conscience. Je n'espérais que mourir pour cesser de souffrir et de faire souffrir MEC.
Je cherchais des solutions malgré mon sentiment d'être prise au piège au Yukon et de n'avoir plus espoir pour moi-même. Je n'ai trouvé aucune ressource en français pour me venir en aide et celles disponibles en anglais étaient dispendieuses. Je mis l'idée de chercher de l'aide professionnelle de côté après un moment. J'appelais mes amis et mes proches plus souvent à la place, question de parler et d'exprimer mes peines. Je ne m'ouvrais pas à tout le monde et j'étais trop orgueilleuse pour demander de l'aide. Mais plus je partageais les détails à certaines personnes, plus je me sentais apaisée ensuite. Je me rendais compte que je n'étais pas seule à vivre la dépression et que d'autres de mes proches avaient aussi des moments difficiles. Partager notre désespoir nous aidait mutuellement à nous sentir mieux et après l'appel, je sentais comme une petite étincelle s'allumer et rester bien en vie pendant plusieurs heures. Puis, en visionnant de nombreux vidéos YouTube de croissance personnelle, je finis par retrouver l'envie de m'en sortir. Je me suis mise à avoir des rêves à nouveau et à souhaiter vivre pour les réaliser ultérieurement. Je reconnaissais que je n'étais pas une perte totale et que malgré les embûches, il était possible pour moi de retrouver le bonheur.
C'est surtout après Noël que ma dépression s'atténua pour faire place au regain et aux projets. De voir ma famille sur Skype à Noël, de partager mes joies du temps des Fêtes avec eux malgré la distance et de constater à quel point j'étais aimée m'a aidée à me sortir de la dépression. J'ai compris que les moments difficiles sont ceux qui forgent notre caractère et nous influencent à questionner tous les aspects de notre vie pour en tirer la conclusion la plus positive possible. Si les défis ne nous apprennent rien dans la vie, c'est qu'on a échoué et qu'on a vécu le pire pour rien. Ma dépression m'a appris à devenir plus forte, à accepter mes défauts et mes torts, à trouver des solutions pour stabiliser mon humeur et mes aspirations, à faire émerger mon caractère fonceur et leader, à aider les autres qui vivent des difficultés, à revoir la vie et sa valeur, et à reconnaître ce qui m'apportait le bonheur. Cette dépression a été bénéfique, aussi masochiste que cela puisse sembler.
Je conseille à tous ceux qui se sentent dépressifs ou suicidaires d'aller chercher de l'aide, qu'elle soit professionnelle ou non. Parler et briser l'isolement est bénéfique à long terme, que ce soit en s'ouvrant sur ses sentiments ou simplement en parlant de tout et de rien. Sortir de son environnement restreint est aussi bénéfique: faire des sorties même si ça ne nous tente pas, pratiquer un sport qu'on aime, méditer, aller à des événements publics, se gâter de ses repas favoris... Ce sont toutes des choses que j'ai faites et qui m'ont aidée à me sentir mieux. Occuper son esprit est aussi un bon moyen de déconnecter de sa douleur quand elle devient trop intense tout en se gardant éveillé et actif. Le nombre d'heures où j'ai pu tester cette théorie en jouant à Diablo III ou à Darkest Dungeon! Gamer m'aidait considérablement à déconnecter durant des heures et à rester concentrée à supprimer des monstres plutôt qu'à me supprimer moi. Vient un temps où ces moyens sont obsolètes et ne permettent pas de prendre en main les véritables problèmes, mais lorsque la douleur est trop intense, il faut des solutions rapides et efficaces et celles-là ont été fructueuses pour moi. Écouter des films ou regarder de longs vidéos YouTube m'a aussi aidée grandement dans les moments particulièrement difficiles de détresse. Chaque personne aux prises avec la dépression comprendra que l'idée de créer ou d'investir de l'énergie dans un projet peut être presque impossible, alors il vaut mieux reposer son choix sur ce qu'il y a de plus accessible et qui ne demande qu'à être gobé en entier.
Il n'y a pas de solution miracle pour se sortir de la dépression, sinon de garder espoir le temps qu'elle dure. Chaque personne est différente et vivra ses émotions différemment sur une période donnée. Je ne sais pas vraiment comment j'ai fait pour aller mieux après un certain temps, sinon que je me suis simplement prise en main petit à petit lorsque j'avais rassemblé assez de forces. Les gens que j'aime, accepter mon état et la volonté de vivre ont été des éléments clé vers la guérison. Aujourd'hui, j'ai accepté ma fragilité et mes faiblesses, et je travaille à repousser la dépression pour qu'elle ne prenne plus jamais le contrôle de ma vie à nouveau. On dit que le bonheur est une continuelle poursuite, et on n'est jamais à l'abri de la maladie mentale. Il faut parler de la dépression, de sa prévention, des ressources d'aide pour la contrer et témoigner d'elle lorsqu'elle nous a touché. Autrement dit, propager le tabou qu'est la dépression éliminera le tabou en soi et aidera à sauver des vies.
Facebook et d'autres réseaux nous montrent la vie anodine des gens heureux que nous croyons connaître, de leurs sorties chaque semaine entre amis, leurs achats, le contenu de leurs assiettes, jusqu'à leurs voyages les plus trépidants. Les selfies abondent. Bien qu'on ne voudrait se l'avouer, on tente soi-même de montrer la perfection de notre vie à travers des publications de toutes sortes, des photos, des messages publics et ce, même inconsciemment. On se compare aux autres aussi grâce à ce média, en navigant dans les publications de nos amis et connaissances. On espionne tous ces amis-là et bien souvent, notre estime de soi se voit diminuer considérablement. On envie la vie d'autrui, et pourtant... cette vie que ces gens nous montrent n'a bien souvent rien à envier dans la réalité. Les gens ne sont pas nécessairement plus cool parce qu'ils sont allés dans tel restaurant ou parce qu'ils ont reçu tels cadeaux.
Les Facebookiens en général tenteront de ne véhiculer que le meilleur d'eux-mêmes, ne montreront que les meilleurs angles de leur visage et gagneront en assurance et en prestige au nombre de likes et de commentaires qu'un de leurs posts aura généré. Je parle bien sûr des pires cas et des pires réactions. Ce n'est pas toujours ainsi. Mais ma prise de conscience face à Facebook et aux réseaux sociaux m'a amenée à repenser ce que j'y véhicule. En créant Milie Du Yukon, je voulais certes protéger mon identité, mais je voulais aussi ouvrir mon expérience au monde entier. Malgré que je ne puisse révéler fondamentalement qui je suis, j'ai fait le choix de dire la vérité sur mes émotions et mon mode de vie. Je ne cherche qu'à inspirer, redonner espoir, renseigner et aider autrui par cette plateforme. Ce sont ces raisons qui m'ont inspirée à créer cette section du blogue qui comprend mes aventures et mes mésaventures. Parce que la réalité est telle que rien n'est parfait et que les gens qui s'infiltrent dans la vie privée de ces personnages disponibles sur écran devraient aussi avoir accès au négatif de leur existence. De cette manière, je crée sans doute un regard plus véridique et équilibré de ma vie, et ce qu'elle est véritablement au quotidien.
Je n'avais pas hâte d'écrire cet article sur la dépression, mais je ne cherchais pas à cacher cette partie de ma vie; je n'avais tout simplement aucune envie de me replonger dans ces émotions négatives qui m'ont assaillies. Mais la vie est telle que tous vivront des moments difficiles à un moment ou à un autre et que si mon expérience peut aider autrui à retrouver espoir grâce à mes propos et à chercher de l'aide, j'aurai au moins aidé un peu.
Ma dépression a commencé avec le départ de l'été et de mes nouveaux amis du Yukon vers les universités du Canada. Le changement de saison s'est accompagné de radicalités multiples aussi, notamment mon déménagement à plus de 45 minutes du Centre-ville, la fin de mon emploi saisonnier que j'adorais à la Passe migratoire et la crainte de passer le temps des Fêtes toute seule sans ma famille pour la première fois. Je me suis remise en question durant cette période morte d'octobre à janvier, et j'avais beaucoup de temps libre pour faire aller ces idées noires qui avaient attendu le bon moment de vulnérabilité pour surgir. L'isolement, la solitude, l'introspection et mon blocage à m'exprimer dans ma langue ont eu l'effet de me plonger dans une période difficile que j'arrivais à gérer mieux durant l'été alors que j'avais accès à davantage de divertissements et de gens à qui me confier. C'est bien connu que quand on est occupé, on ne prend pas le temps de réfléchir, on est juste dans l'action.
La dépression est une maladie mentale qui s'accompagne souvent d'autres phénomènes. Pour moi, c'était l'absence d'appétit et la perte de poids, l'incapacité à dormir ou à l'extrême, l'incapacité à me réveiller et à faire ma journée, les cauchemars continuels qui me réveillaient au milieu de la nuit en sueur, le sentiment de vide, les pensées suicidaires, le sentiment de lourdeur, la baisse considérable d'estime de soi, la négligence de mon corps, le manque de motivation pour TOUT, les maux de tête, l'agressivité, l'évitement du plaisir et les émotions à fleur de peau. Je ne voyais plus où je m'en allais dans la vie, j'étais confrontée à découvrir qui j'étais après m'être mise de côté durant plusieurs années, et en plus, je vivais de nombreux échecs qui m'apparaissaient comme d'énormes obstacles à ma guérison et qui ne faisaient qu'envenimer ma perception de soi. Je n'arrivais plus à me gérer et à sortir de cet état complètement envahissant. Ce fut très difficile pour MEC de revenir le soir après le travail et de ne jamais savoir dans quel état il me trouverait. Certains jours, j'arrivais à trouver l'énergie pour m'occuper et je n'étais pas trop pire le soir venu, mais d'autres fois j'étais simplement endormie dans mon lit ou je lui pleurais dans les bras. Je n'avais plus aucune énergie vitale et j'étais un véritable poids dans sa conscience. Je n'espérais que mourir pour cesser de souffrir et de faire souffrir MEC.
Je cherchais des solutions malgré mon sentiment d'être prise au piège au Yukon et de n'avoir plus espoir pour moi-même. Je n'ai trouvé aucune ressource en français pour me venir en aide et celles disponibles en anglais étaient dispendieuses. Je mis l'idée de chercher de l'aide professionnelle de côté après un moment. J'appelais mes amis et mes proches plus souvent à la place, question de parler et d'exprimer mes peines. Je ne m'ouvrais pas à tout le monde et j'étais trop orgueilleuse pour demander de l'aide. Mais plus je partageais les détails à certaines personnes, plus je me sentais apaisée ensuite. Je me rendais compte que je n'étais pas seule à vivre la dépression et que d'autres de mes proches avaient aussi des moments difficiles. Partager notre désespoir nous aidait mutuellement à nous sentir mieux et après l'appel, je sentais comme une petite étincelle s'allumer et rester bien en vie pendant plusieurs heures. Puis, en visionnant de nombreux vidéos YouTube de croissance personnelle, je finis par retrouver l'envie de m'en sortir. Je me suis mise à avoir des rêves à nouveau et à souhaiter vivre pour les réaliser ultérieurement. Je reconnaissais que je n'étais pas une perte totale et que malgré les embûches, il était possible pour moi de retrouver le bonheur.
C'est surtout après Noël que ma dépression s'atténua pour faire place au regain et aux projets. De voir ma famille sur Skype à Noël, de partager mes joies du temps des Fêtes avec eux malgré la distance et de constater à quel point j'étais aimée m'a aidée à me sortir de la dépression. J'ai compris que les moments difficiles sont ceux qui forgent notre caractère et nous influencent à questionner tous les aspects de notre vie pour en tirer la conclusion la plus positive possible. Si les défis ne nous apprennent rien dans la vie, c'est qu'on a échoué et qu'on a vécu le pire pour rien. Ma dépression m'a appris à devenir plus forte, à accepter mes défauts et mes torts, à trouver des solutions pour stabiliser mon humeur et mes aspirations, à faire émerger mon caractère fonceur et leader, à aider les autres qui vivent des difficultés, à revoir la vie et sa valeur, et à reconnaître ce qui m'apportait le bonheur. Cette dépression a été bénéfique, aussi masochiste que cela puisse sembler.
Je conseille à tous ceux qui se sentent dépressifs ou suicidaires d'aller chercher de l'aide, qu'elle soit professionnelle ou non. Parler et briser l'isolement est bénéfique à long terme, que ce soit en s'ouvrant sur ses sentiments ou simplement en parlant de tout et de rien. Sortir de son environnement restreint est aussi bénéfique: faire des sorties même si ça ne nous tente pas, pratiquer un sport qu'on aime, méditer, aller à des événements publics, se gâter de ses repas favoris... Ce sont toutes des choses que j'ai faites et qui m'ont aidée à me sentir mieux. Occuper son esprit est aussi un bon moyen de déconnecter de sa douleur quand elle devient trop intense tout en se gardant éveillé et actif. Le nombre d'heures où j'ai pu tester cette théorie en jouant à Diablo III ou à Darkest Dungeon! Gamer m'aidait considérablement à déconnecter durant des heures et à rester concentrée à supprimer des monstres plutôt qu'à me supprimer moi. Vient un temps où ces moyens sont obsolètes et ne permettent pas de prendre en main les véritables problèmes, mais lorsque la douleur est trop intense, il faut des solutions rapides et efficaces et celles-là ont été fructueuses pour moi. Écouter des films ou regarder de longs vidéos YouTube m'a aussi aidée grandement dans les moments particulièrement difficiles de détresse. Chaque personne aux prises avec la dépression comprendra que l'idée de créer ou d'investir de l'énergie dans un projet peut être presque impossible, alors il vaut mieux reposer son choix sur ce qu'il y a de plus accessible et qui ne demande qu'à être gobé en entier.
Il n'y a pas de solution miracle pour se sortir de la dépression, sinon de garder espoir le temps qu'elle dure. Chaque personne est différente et vivra ses émotions différemment sur une période donnée. Je ne sais pas vraiment comment j'ai fait pour aller mieux après un certain temps, sinon que je me suis simplement prise en main petit à petit lorsque j'avais rassemblé assez de forces. Les gens que j'aime, accepter mon état et la volonté de vivre ont été des éléments clé vers la guérison. Aujourd'hui, j'ai accepté ma fragilité et mes faiblesses, et je travaille à repousser la dépression pour qu'elle ne prenne plus jamais le contrôle de ma vie à nouveau. On dit que le bonheur est une continuelle poursuite, et on n'est jamais à l'abri de la maladie mentale. Il faut parler de la dépression, de sa prévention, des ressources d'aide pour la contrer et témoigner d'elle lorsqu'elle nous a touché. Autrement dit, propager le tabou qu'est la dépression éliminera le tabou en soi et aidera à sauver des vies.